samedi 8 janvier 2011

Parking public

Madison (WI), août 2007

2 commentaires:

  1. "Parking public" me laisse dans le doute... couleurs/lignes, mais un peu emmêlées dans l'ensemble... Malgré tout on dirait (une partie d') un jeu de piste/de l'oie grandeur humaine. C'est ce que j'en retiendrais en plus de l'idée que l'endroit me semble peu sûr.
    "Blow up", j'ai déjà dit ici ou en off ou pensé très fort que je n'adhérais pas. C'est un procédé qui peut se justifier mais qui ne produit rien de sensible... pour moi (mais il faut bien que quelques uns donnent un avis dans cet océan de passages en "consommation sur place" ;-)). Le flou, pour moi (je dis ça parce que je l'utilise éventuellement, il ne me choque pas, au contraire... pendant que j'y suis cette histoire imbécile d'horizon horizontal me semble du même acabit) trouve son sens soit par contrainte technique (en-dessous du 1/4 de seconde, j'ai un peu de mal avec les appareils "modernes" où l'on sent pas le déclencheur, ou si peu !) soit pour effet vitesse, tremblé, soit pour esthétisme pur (posture) soit encore pour être mis en relation avec une autre partie nette de l'image (Burnett puisque ces temps-ci il semble de nouveau qu'on parle de lui). Sinon, ça m'échappe... peut-être des éléments indéfiniment grossis d'une photo dans une enquête de police...?
    "Chambres d'hôtel 45" j'aime bien. D'ailleurs ça rejoint un peu cette histoire de monades de Sylvie (j'ai dit un peu... et j'ajoute que j'en suis pas sûr !). Les rectangles représentations de l'extérieur, du choix donc, forcément, d'un opérateur... mais comme tu les as choisies (non non non pas d'histoire de hasard ! trop facile !) c'est aussi ta vision à toi du monde que tu proposes. Plus simplement l'addition du réel de l'opérateur/montreur et de ta vision partiale du monde à travers ce qu'il te propose...?
    Je passe directement à la case "67", magnifique ! De manière implicite c'est le hors champs qui vient faire sujet et débat. Montrer le minimum, en somme être avare et toujours laisser une place au doute, pour l'imaginaire de chacun... ça va bien sûr avec l'austérité (qui ne rime aucunement avec rigidité) nécessaire. Laisser échapper le fatras des détails pour entrer dans le vif du sujet qui se trouve toujours en dehors de la photographie, là où le photographe nous envoie nous balader. Si rien ne nous permet, lecteur, de sortir du rectangle/carré, c'est comme se nourrir d'un cheesburger... y a rien derrière, c'est de la matière morte.
    Je répète toujours qu'il faut regarder ses propres photographies jusqu'à l'overdose... qu'ainsi on se rend compte de celles qui sont "inépuisables", qui resteront dans la mémoire du lecteur parce lui aussi n'aura pas réussi à les épuiser.

    Bonsoir Patrick !

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  2. Merci Alain de ce long commentaire que j'apprécie. Sans le reprendre point à point, il me semble qu'un dénominateur commun de tes remarques tourne autour du cadrage et de ce qu'il montre ou pas, directement ou plus ou moins en abyme par écrans, fenêtres ou autres interposés. C'est bien sûr vrai pour 67, mais aussi pour la chambre 45 où je revendique en fait aussi peu de hasard que possible (ce n'est pas moi qui fixe les programmes, mais j'ai pris en tout et pour tout 5 clichés de ce type, et j'en ai gardé 4...). Sinon, j'ai bien compris (de toi et d'autres) que la série "Blow up" ne déchaînait pas l'enthousiasme, mais je la vois pourtant comme quelque chose autour des mêmes questions, si ce n'est que le hors-champ, l'à-côté, le non montré a priori, est ici — de façon un peu paradoxale — dans la photo elle-même (entre parenthèses, c'est aussi le fruit d'un regard de ses photographies jusqu'à l'overdose...). J'avais essayé de m'en expliquer (avec illustration) dans les premiers billets de la série, mais il est vrai que je vois le processus à l'inverse du lecteur, et je comprends bien que celui-ci puisse ne pas s'y retrouver. Merci encore Alain de tes lectures (dois-je ajouter que je suis sensible au fait que tu parles de lire et pas seulement regarder/voir ?), et bonne journée.

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