mardi 31 décembre 2013

lundi 30 décembre 2013

Cafés (57)

Café "Le 7ème Arrdt",
Lyon, 19 décembre 2013

Deux néons sur cinq sont allumés, et la faible lumière qu'ils diffusent combat sans conviction l'obscurité qui s'obstine à l'extérieur et s'invite dans la salle presque vide. Quelques habitués se retrouvent autour d'un café en attendant qu'ouvre réglementairement leur bureau situé juste en face, à la porte duquel patientent déjà, pieds dans l'eau et luttant contre le vent, les premiers usagers. Le mur du fond, vaste et nu, ressemble à l'écran d'un cinéma de quartier.


dimanche 29 décembre 2013

Forez

vers Villemontais, 26 décembre 2013

mercredi 25 décembre 2013

lundi 23 décembre 2013

Glob-o-motors

 Parana (Argentine), novembre 2012

Mar del Plata (Argentine), août 2013

Tractions Citroën des FFI dans le Paris de la Libération, Vespas sur la Via Veneto de la Dolce Vita fellinienne, taxis jaunes à damier noir et blanc dans le New York de Scorcese, Studebakers rose ou vert pâle, à l'arrêt capot ouvert, dans une rue défoncée de La Havane… on a tous dans la tête des images plus ou moins convenues d'une "géomotorisation" de la planète. Et dans l'Argentine d'aujourd'hui, c'est encore la Ford Falcon que l'on rencontre un peu partout, avec ce mélange non-dit dont me parle M.-E., ce grand écart entre les fantômes de celles, circulant au ralenti sans plaques d'immatriculation, dont les "escadrons de la mort" avaient fait l'incarnation mécanique de la terreur des années Videla, et la ré-appropriation aujourd'hui de ce qui avait pu être un symbole tout autre du pays d'avant.

Voir aussi ici, ici ou .

samedi 21 décembre 2013

Chambres d'hôtel (Hors Série 17)

Certosa di Pontignano,
Sienne (Italie), juillet 2007

S'il faut en croire ce qui est écrit ici, la Certosa di Pontignano est aujourd'hui fermée. Fardeau financier pour l'Université de Sienne à laquelle elle appartient (mais lui appartient-elle encore ?), elle ré-ouvrira peut-être un jour, mais ce sera vraisemblablement sous la forme d'un hôtel de luxe, et les rencontres et les Écoles d'Été qui ont pu s'y tenir ne seront plus qu'un souvenir, une parenthèse entre les siècles d'un destin monacal et une reconversion à son exact opposé. Des quelques fois où j'y ai séjourné, j'ai le souvenir de chambres sobres et modernes, déjà loin du confort qu'on imagine spartiate des cellules dans lesquelles elles s'étaient installées. Et le cadre avait ce mélange de magnificence et de contingence où l'on était pleinement bien, quand bien même il pouvait faire regretter à un américain, pragmatique et peu sentimental, que la salle de conférence aux plafonds peints où l'on discutait sous le regard d'angelots flottant dans un ciel baroque ne soit pas équipée de climatisation. On prenait les repas dans le déambulatoire du grand cloître, parfois sur la terrasse d'où l'on apercevait au soir les tours de Sienne se découper sur l'horizon. Aux heures creuses de l'après-midi, lorsque la chaleur sèche qui rendait aveuglante la blancheur des routes avoisinantes faisait rechercher la fraîcheur, on pouvait se réfugier dans des recoins le plus souvent déserts, des salons à l'usage déjà délaissé dont les meubles ensommeillés étaient recouverts de draps épais, attendant on ne sait quoi. Il y avait là quelque chose d'un temps suspendu et le sentiment d'un équilibre instable, la conscience instantanée de l'instant présent, la perception aiguë de la chance qu'on avait de le vivre et tout à la fois le pincement de ne pouvoir le partager et de le sentir déjà filer.

vendredi 20 décembre 2013

La ville peut dormir tranquille

Lyon, 15 décembre 2013

mercredi 18 décembre 2013

mardi 17 décembre 2013

lundi 16 décembre 2013

Le jour le plus court, c'est presque maintenant

Lyon, 17h43 le 16 décembre 2013

Zhu Jiang

Canton, 2008

dimanche 15 décembre 2013

Le brouillard, c'est maintenant

Lyon, 15 décembre 2013

samedi 14 décembre 2013

Tea break

Inde, 2013

jeudi 12 décembre 2013

Notes (18)

Pune (Inde), 29 novembre 2013

On m'avait parlé de trois heures pour faire le trajet de Pune à Bombay, il en faudra presque deux pour juste sortir de la ville, enchaînant les déviations permanentes et les avenues en construction qui éventrent le centre, contournant des piles d'autoroutes à venir qui un jour délesteront la chaussée actuelle en la doublant en surplomb — à supposer que la circulation n'ait pas explosé en proportion d'ici là —  mais avec lesquelles il faut pour l'instant composer au ralenti, se frayant un chemin en force entre nids de poules, ralentisseurs dissuasifs et un trafic incessant qui a l'air de s'inventer à chaque instant. Plus tard, bien plus tard, il fera nuit en entrant dans Bombay. De dense, la circulation redeviendra compacte et le trafic se figera de nouveau, la progression se gagnant au millimètre et à l'intimidation. Enchâssés entre les deux rubans d'asphalte à trois voies où le trafic s'asphyxie, on longera longtemps deux murets dérisoires de béton dont les cinquante centimètres qui les séparent sont parcourus d'une végétation sèche et famélique, terrain de jeux pour une grappe de gamins qui y tuent le temps en se chamaillant. Quatre ans peut-être, cinq au plus.

mercredi 11 décembre 2013

mardi 10 décembre 2013

Coronado memories

Hotel del Coronado,
San Diego (Californie), mars 1984

La Floride de "Certains l'aiment chaud" était en Californie. Pour des raisons de coûts je crois, la production avait décidé de localiser le tournage à San Diego, plus proche de Hollywood, en profitant d'une offre faite par l'Hotel del Coronado, vieux vaisseau échoué au bord du Pacifique qui, s'il avait connu ses heures de gloire, vivotait alors en attendant le client. L'hôtel a depuis repris du lustre et tourné palace, réservant ses chambres à des happy few fortunés. Dans l'insouciance des années 80, s'il était illusoire d'espérer jamais y dormir, il offrait cependant en libre accès des bars en terrasse où l'on pouvait jouer à Zelda et Scott en regardant le soleil se coucher dans le roulement des vagues, sirotant des piña colada sans distinction de classe, verre à cocktail, pailles et mini-parasol pour tous. À l'aube des années 90, changement de ton, les non-résidents n'avaient plus droit qu'à un espace réduit où le barman opérait à la chaîne, remplissant des gobelets en plastique à la tirette, avec ce qui ressemblait à un pistolet de pompe à essence… Lorsque je suis retourné à l'Hotel del Coronado à la fin des années 00, j'étais seul et je n'ai pas retenté ma chance, me contentant de traîner dans le lobby aux vitrines "marchandisées" et dans ce qui m'était accessible du dédale des couloirs, architecture victorienne de bois aux accents parfois d'un chalet suisse king size. Et puis, discutant l'an dernier avec Robert G., respectable professeur en visite en France, il m'apprend qu'il est né et a grandi dans ce quartier, juste en face de l'hôtel. Il avait 15 ans lors du tournage du film de Billy Wilder et, avec ses amis, il s'accrochait chaque jour aux grillages pour observer les équipes en action. Petite évaporation du regard lorsqu'il évoque la fois où Marilyn s'est arrêtée pour se tourner vers eux et leur a envoyé un salut de la main et un baiser…

lundi 9 décembre 2013

dimanche 8 décembre 2013

Notes (17)

Argentine, 1997

Ils ont vingt ans à peine — un peu plus, un peu moins, quelle importance — et la beauté tranquille des amoureux du petit matin. Des fois, c'est à la table voisine d'un café à peine ouvert qu'on les rencontre, dialogue à voix basse de leurs regards qui ne se lâchent pas et de leurs mains qui se joignent autour des tasses qu'ils laissent refroidir. D'autres fois, c'est d'un bus filant dans la presque obscurité du jour qui se lève qu'on les voit sortir ensemble d'une allée, emmitouflés, sac à l'épaule et main dans la main, s'embrassant tendrement une dernière fois avant de s'éloigner dans des directions opposées. D'autre fois encore, tout ensemble légers et sérieux, on les croise faisant leur marché et c'est le passé et le futur qui se télescopent, leur vie à venir comme le souvenir de notre jeunesse. Les amants tout neufs se reconnaissent entre mille et, sans le savoir, c'est un peu de leur bonheur qu'ils nous offrent en partage lorsqu'on les aperçoit.


samedi 7 décembre 2013

Presque le 8



Lyon, 6 décembre 2013

vendredi 6 décembre 2013

Un peu plus tard

Paris, 5 décembre 2013

X

Paris, octobre 2013

Y

Mar del Plata (Argentine), août 2013

mercredi 4 décembre 2013

Z

Bully, 25 juillet 2013

lundi 2 décembre 2013

Impossible standards of beauty (2)

Londres, 7 novembre 2013

L'après-midi d'un iPhone

Aéroport Lyon Saint-Exupéry
23 novembre 2013

dimanche 1 décembre 2013

Campus (3)

Dr. Daulatrao Aher College of Engineering,
Karad (Inde), 26 novembre 2013

samedi 30 novembre 2013

L'Inde jour et nuit



Pune (Inde), 28-29 novembre 2013

en renvoyant ici pour l'emprunt du titre…

No smoking, no parking, hot omelet



Expressway Pune-Mumbai (Inde), 29 novembre 2013

vendredi 29 novembre 2013

Pink lady

Pune (Inde), 28 novembre 2013

Blue is the colour of the screen

University of Pune,
Pune (Inde), 29 novembre 2013

jeudi 28 novembre 2013

Campus (2)

Dr. Daulatrao Aher College of Engineering,
Karad (Inde), 26 novembre 2013

Campus

Dr. Daulatrao Aher College of Engineering,
Karad (Inde), 26 novembre 2013

Rues de Karad



Karad (Inde), 25 novembre 2013

lundi 25 novembre 2013

Leaving Bombay


Bombay (Inde), 24 novembre 2013

La première photo, ce serait sans doute celle du Professeur K. venu m'attendre à l'aéroport, son sourire dents du bonheur au-dessus de l'écriteau qu'il tient en signe de reconnaissance, le 'k' manquant à mon prénom. Les photos suivantes n'auraient pas forcément grand intérêt, quelque chose procédant d'une mise en jambes plutôt que de choix réfléchis — comme à chaque fois ou presque, finalement, que l'on débarque en un lieu nouveau et immédiatement étranger. Il y aurait d'abord, prise du siège arrière de la voiture qui vient de quitter l'aéroport, l'affiche très grand format annonçant la sortie prochaine à l'écran du nouveau "Hunger Games", l'héroïne (à la flèche pointée vers le spectateur) prenant sa place dans la fenêtre du pare-brise entre un bus qui passe, le rétroviseur intérieur et le porte-bonheur à clochettes qui s'y balance. Il y aurait ensuite l'image facile, auto-référentielle, d'une barre d'immeuble plantée en bordure directe d'une autoroute et barrée d'une inscription géante affirmant sans mentir : "Highway Apartments". Il y aurait aussi des scènes à la signification incertaine, comme la récurrence de chambres à air jaune orangé suspendues au-dessus de l'entrée d'échoppes obscures dont on ne sait encore rien, les feux rouges clignotant (on se demande bien pour qui ?) à des ronds-points où personne ne s'arrête, le linge qui sèche sur les barbelés séparant les deux voies d'une autoroute urbaine, le rouge des enseignes Vodafone. (Et puis bien sûr, il faudrait marquer l'évidence du trafic multiforme, dense, bruyant, ce tourbillon qui est la première chose dans laquelle on est entraîné en arrivant ; mais comment rendre en une image la navigation au millimètre, l'insertion à l'intimidation, l'indifférence feinte aux obstacles qui surgissent de partout ?) La première photo vraiment construite — au sens où, après l'avoir vue presque par hasard, on aura attendu que les aléas des premiers plans mouvants la rendent de nouveau possible —, ce serait celle d'une de ces familles à moto où le père, sa femme en amazone juste derrière et son fils sur les genoux, est le seul des trois qui porte un casque. Ou bien celle de ce couple au masque intégral, casque encore pour lui et voile pour elle. Il y aurait des images prises au vol de petites vendeuses qui se frayent un chemin entre des files de voitures bloquées pour proposer des ballons en forme de dauphins, bleu métallisé et prêts à s'envoler, on verrait des vendeurs impassibles qui attendent le client au feu rouge juste un peu plus loin, en tenant au bout d'un bras une trottinette rose et de l'autre la maquette en plastique bleu marine d'un Jumbo jet. La dernière photo serait d'une grande douceur. Encore un couple sur une moto qui file, mais vu cette fois de trois-quarts arrière, lui qui conduit cheveux au vent et elle l'enserrant non pas à la taille comme le plus souvent, mais en passant son bras droit par dessus son épaule droite et son bras gauche sous le creux de son autre épaule, ses mains — que l'on ne voit pas — se rejoignant sur son torse. Et dans cette position qui lui fait épouser son dos au plus près, on verrait que c'est au creux de son épaule que sa tête est posée, regard rêveur aperçu de profil et flot noir de sa lourde tresse glissant sur la peau cuivrée pour s'échouer sur le violet vif et moiré de son sari. Le filé de la prise de vue donnerait à leur portrait une netteté qui contrasterait avec le flou du bruit qui les entoure, comme une évidence de la bulle de tendresse qui les sépare de nous et du fracas du monde.

mercredi 20 novembre 2013

Cafés (56)

Buenos Aires, novembre 2012

samedi 16 novembre 2013

Parallèles et perpendiculaires

Tokyo (Japon), novembre 2012

Si l'on pouvait remonter le temps de quelques secondes, on verrait ces deux-là un peu avant que leurs trajectoires ne se croisent, Au-delà de leur apparence qui les distingue irrémédiablement, on ne sait rien d'eux si ce n'est qu'ils semblent marcher d'un même pas lent et mécanique, bras parallèles au corps, et que derrière leurs yeux dirigés semblablement vers le sol, on devine des regards plus sûrement tournés vers l'intérieur, vers le monde inaccessible de leurs pensées — si différentes soient-elles.
Comme l'image ne nous dit rien de la vitesse à laquelle ils avancent, on ne saura pas si, se frôlant peut-être, ils ont eu à s'éviter, ou s'ils se sont seulement vus.

vendredi 15 novembre 2013

mercredi 13 novembre 2013