samedi 5 juin 2010

Chambres d'hôtel (38)

Cambridge, février 1999

La chambre est vaste et stratégiquement bien placée, juste à l'angle nord-ouest du "quadrangle" de Trinity College. De la vue plongeante que j'ai sur les allées soignées et les pelouses protégées par de petits écriteaux réservant aux seuls Fellows le droit de les fouler, j'aperçois un étudiant à crête colorée croisant deux filles en uniforme, comme en une illustration facile des contrastes et restes d'excentricité de ce pays où l'on voit des médecins à boucles d'oreille et où les caissières de supermarché vous remercient d'un "Thanks, love!" sincère.
Les universitaires ont parfois quelque chose de mercenaires (pour s'en tenir à la comparaison la moins désobligeante), mais de mercenaires au petit pied qui monnayent le plus souvent leurs services — de jurys, de rapports, d'expertises ou de commissions — d'un repas ou d'une nuit d'hôtel. Alors, lorsqu'on s'endort entre les ombres de Newton et Byron, c'est tout naturellement qu'au matin on en profite de manière presque enfantine comme on ouvrirait ses cadeaux de Noël et que, plus tard, on en retrouve les images qu'on n'aurait pas pu ne pas prendre. (D'autres fois, non, et c'est dommage. Ainsi, je regrette un peu de ne pas avoir gardé trace de ce Formule 1 lugubre, quelque part dans une banlieue éloignée de Montpellier, où m'avait conduit une intervention tout sauf nécessaire dans une session de formation permanente...)

vendredi 4 juin 2010

Chambres d'hôtel (37)

Nice,
juin 2003

La chambre serait notre cocon. Nous y vivrions sans plus jamais en sortir, laissant la porte ouverte et nous réfugiant dans la salle de bain lorsque passerait le room service. Parfois, la nuit tombée, nous sortirions quand même pour traverser le silence des couloirs, puis nous rentrerions en refermant la porte sans bruit. Nous serions à l'Hôtel Wetsminster de Nice mais nous pourrions être au Grand Hôtel de Balbeck ou au Ritz de Genève. Ici ou ailleurs, les bruits de la rue se dissoudraient peu à peu en un fond sonore indifférencié que nous apprendrions à ignorer et, à travers les rideaux parfois entrouverts, le monde nous apparaîtrait comme un spectacle furtif, aléatoire et dérisoire.

mercredi 2 juin 2010

Double police

Madison (WI), août 2007

mardi 1 juin 2010

Passerelles (23)

Sienne, juillet 2007

Los Angeles (CA), novembre 2008

lundi 31 mai 2010

L'oiseau du matin

Santa Monica (CA), novembre 2008

dimanche 30 mai 2010