samedi 29 août 2009

Shanghai (1)



Shanghai, 2006 (avec une pensée pour Lou)

Il pleut ce matin sur Glasgow comme il pleuvait alors sur Shanghai. Deux photos avec du net et du flou, un peu à l'image de tant de souvenirs qui déjà s'estompent.

vendredi 28 août 2009

n&b (2)

William Burroughs, par Richard Avedon.
Musée du Jeu de Paume (Paris), le 16 juillet 2008

Dans les expositions et musées français, il est le plus souvent interdit de photographier les dessins mais, par bonheur et pour l'instant du moins, dessiner les photos reste autorisé. Par leur structure minimale (fond blanc, cadre noir apparent, pose frontale du sujet en plan américain), les grands portraits n&b d'Avedon se prêtent sans doute plus que d'autres à l'exercice. Comme souvent, la confrontation "à l'échelle" avec ces images que l'on pense connaître pour les avoir vues et revues en reproduction est une expérience assez fascinante. Mais dessiner debout au milieu des va-et-vients permanents d'une foule assez compacte, on a vu plus confortable.

PS : cherchant un lien vers le portrait original de Burroughs par Avedon, j'ai découvert l'existence d'un petit livre...

Glasgow

26-28 août





























































n&b (1)


Noir et blanc ou couleur ? Avant l'avènement du numérique, il fallait choisir a priori alors que, maintenant, faire du noir et blanc à partir d'une image couleur est à un clic de souris. Mais pourquoi ne pas inverser en re-créant des couleurs à partir d'une photo noir et blanc ?

jeudi 27 août 2009

New York (3)

New York, 1993

(avec une pensée pour Margot, ma petite reine — cette semaine — de la Grosse Pomme)

Tôt en ce dimanche matin de début de printemps, l'air est encore glacial sur Lafayette St déserte et silencieuse. Juste peut-être le bruit d'un sac plastique qui se laisse porter par les rafales de vent. En descendant vers la pointe sud de Manhattan, un peu en-dessous de Chinatown et Little Italy, on atteint les rampes de Brooklyn Bridge du haut desquelles des Cadillac seventies qu'on croirait sorties d'un film de Scorcese ressemblent à des modèles réduits pour petits garçons. Si l'on rebroussait chemin pour pousser vers le World Trade Center, ce seraient des fourmis que l'on verrait, depuis son toit, peupler les rues encaissées du Financial District. L'air sec et froid donne une netteté particulière aux choses, mais la vue qui porte pourtant loin ne permet pas pour autant de distinguer la moindre présence d'un autre piéton matinal.
"Open your eyes!"...

mercredi 26 août 2009

Odeon-89-09

Glasgow, 25 août.

Repassant pour quelques jours dans Glasgow que je n'avais pas revue depuis 20 ans, je retombe sans la chercher sur la façade de l'Odeon aux briques toujours vaillantes mais à l'enseigne changée (et retournée) par rapport à ce qu'elle était alors. La météo était pessimiste, le jour se finit sous une belle lumière.































lundi 24 août 2009

Mutation


Lyon, 2008-2009

Longtemps "ventre" de Lyon, le quartier du marché-gare est en pleine mutation, comme en témoigne au jour le jour Jacques Damez dans "Lyon, La Confluence - Mémoires en mutation". L'ébullition des petits matins peu à peu s'estompe, les engins de chantier arasent toujours plus et les futures constructions branchées du complexe de loisir et de culture à venir commencent à émerger. Entre les deux, un no man's land temporel survit quelques mois, des traces de la vie qui s'y tenait subsistent de ci de là, l'espace vide restant suspendu dans l'attente de sa réappropriation, comme surpris de sa propre étendue.

New York (2)


New York, 1988

Peut-on voir aujourd'hui l'image d'un avion survolant New York sans penser 9/11 ? Il n'y a pas de lecture absolue d'une image, ce qu'on pourrait écrire maintenant de celle-ci a peu de chance de ressembler à ce qu'on aurait pu écrire lorsqu'elle a été prise, son intérêt éventuel n'existant peut-être qu'a posteriori...

New York (1)


New York, 1986

C'est peu de dire que New York est photogénique, et peut-être est-ce la raison pour laquelle on y est tenté, plus qu'ailleurs, par l'expérience de prendre des photos plus ou moins au hasard. Cette image a été prise dans Manhattan le Rollei à bout de bras, sans viser, marchant sans le savoir alors dans les pas du Depardon de "Manhattan out" (publication récente de photos de ce type prises en 1980) ou de Wenders qui évoque la même expérience dans "Une fois". (De manière amusante, tous deux remarquent que l'on "vise" ainsi la plupart du temps trop haut, avec des ciels exagérés et des têtes coupées...) Plus tard, j'ai trouvé chez un bouquiniste anglais un livre consacré à ce type particulier de "street photography" : "Shots from the hip", par un certain Alias Johnny Stiletto. Londres donc plus que New York, mais l'idée toujours qu'il ne peut s'agir que de photos dans des très grandes villes, avec peut-être un seuil de tolérance de l'image volée plus bas qu'ailleurs.

Ouverture

Pékin, avril 1986.
Je loge à l'Hôtel de l'Amitié ("Youyi Binguan") où se tient la conférence à laquelle je participe.

C'est en fait comme un quartier, fait de plusieurs bâtiments au charme désuet fleurant l'amitié sino-soviétique des années 50, vastes chambres, baignoires massives, téléphones dodus... On suit de longs couloirs pour rejoindre des salons austères où le Coca-Cola commence à apparaître sur les tables, à parité avec les thermos-fontaines de thé. Si on se laisse faire, le programme social n'offre aucun répit mais, si l'on s'absente discrètement d'une session pas vraiment indispensable, on peut sortir de l'enceinte de l'hôtel et explorer les alentours. Le magasin le plus proche vend un peu de tout, avec un joli rayon de papeterie. Les "longs nez" doivent encore y être rares car mes déambulations sont suivies avec bonhomie par une petite troupe de curieux, avides de voir sur quoi se porte mon regard. Que j'achète du papier de soie et cette petite mappemonde taille-crayon les plonge dans d'interminables conciliabules, les plus hardis se risquant à copier mes achats, les objets les plus quotidiens prenant comme une valeur nouvelle par l'intérêt qu'un étranger y trouve. C'était en 1986 et la mondialisation ne faisait que se mettre en jambes. Pendant bien des années (j'essaie de le faire encore), j'ai cherché un peu partout autour du globe de ces petites mappemondes locales. J'en ai ainsi qui (hors les françaises et les anglaises qui sont monnaie courante) sont rédigées non seulement en chinois, mais aussi en espagnol, en hindi, en russe, en grec ou en italien. Aujourd'hui cependant, je crois qu'il faudrait me résigner à ce que ce soit à peu près fini, la mondialisation a passé ses gros coups de rabot et, hormis parfois d'amusantes malfaçons, c'est le même chose (faite en Asie sans doute, mais uniformément standardisée et anglicisée) que l'on trouve partout. Mais je ne me résigne pas encore !