vendredi 9 août 2013

Chambres d'hôtel (Hors Série 14)

Boston (Massachusetts), 1988 (?)

Je ne me souviens plus du nom de cet hôtel et je ne suis pas vraiment sûr de l'année… Ce dont je suis certain, c'est que c'était avant les laptops, avant internet, avant le wifi, avant d'aller "sur la Toile" pour voir un film en streaming au lieu d'aller "se faire une toile" au cinéma, et que la seule ouverture sur le monde, lorsqu'on avait fermé la porte de la chambre et tiré les rideaux, passait par la télé. Zap vs. surf. Et voici que j'y suis ramené aujourd'hui, dans ce Gran Hotel Dora de Mar del Plata où les ondes s'épuisent avant d'atteindre ma chambre 505 et l'arrière-cour sur laquelle elle donne. Encore réveillé tôt ce matin — décalage horaire oblige —, j'allume et j'ai l'impression que pas grand-chose a changé depuis tout ce temps : du sport, des pubs, des films interrompus par des pubs, des séries, des clips… Un peu de couleur locale avec des telenovelas, identifiables comme telles au premier coup d'œil, mais pas d'infos ou presque (à part CNN) ou alors très locales, météo et — spectacle hypnotisant — une webcam tournée vers le front de mer encore endormi, délivrant impassiblement son flux d'images que l'on pourrait croire fixes ne serait le va-et-vient miroitant des vagues et, de temps en temps, la trajectoire évanescente de phares trouant l'obscurité. La télé mais le web quand même, avec une pensée pour François Bon et ce qui reste de ses webcams du dimanche

Cafés (52)

Club de Pesca,
Mar del Plata (Argentine), 8 août 2013

Avenida Colón

Mar del Plata (Argentine), 8 août 2013

Désarmement des toboggans (Hors Série 1)

Regina Palace,
 San Martin 2456,
Mar del Plata (Argentine), 8 août 2013

Le Regina Palace était un des nombreux cinémas de Mar del Plata, et un des plus anciens. Si on en démonte encore le toit aujourd'hui, il y a déjà plus d'un an qu'un Burger King a pris possession des lieux.

Voir aussi ici.

jeudi 8 août 2013

Le cri du cœur

Mar del Plata (Argentine), 8 août 2013

Downtown autopista (2)




Buenos Aires (Argentine), 7 août 2013

mardi 6 août 2013

2003/2013

Une décennie où la tendance lourde est au renforcement des extrêmes. On voit passer des ouragans dévastateurs, des tsunamis, des tremblements de terre king size, des accidents nucléaires. Les hauts et les bas de la finance folle font écho à des sécheresses et des inondations sans précédent, les étés deviennent caniculaires et, dans le même temps, de l'Iran à l'Égypte, de la Russie à la Tunisie, du Tea Party au "Mariage pour tous", du voile intégral aux Femen, les régimes, les religions, les opinions se radicalisent, les positions extrémistes se revendiquent et s'affichent. Et s'il fallait y voir davantage qu'une coïncidence ? Je me souviens qu'au début des années 2000, un climatologue américain rencontré dans une conférence m'avait parlé d'une étude conduite pour le gouvernement fédéral sur les liens de cause à effet — ou, à tout le moins, de corrélation — entre données météo et stabilité politique, avec un intérêt tout particulier pour les régions proches de l'Équateur (souvent plus sujettes aux instabilités, renversements brutaux, coups d'État, révolutions, etc.) et à la clé l'espoir d'une nouvelle lecture prédictive des conséquences géopolitiques du changement climatique ! Global warming everywhere

[Cette chron(olog)ique s'arrête ici, comme çà, un peu en l'air. Paradoxalement, plus les années "du jour" s'approchent de 2013, plus les fenêtres de souvenirs qu'elles ouvrent me semblent factuelles et conventionnelles. Peut-être un effet de la globalisation et de la prolifération croissante d'images de plus en plus partagées ? Peut-être une décantation insuffisante ? Ou peut-être juste un peu de lassitude pour cet exercice quotidien auquel je préfère mettre un terme avant de changer de latitude… Merci à mes quelques suiveurs !]

lundi 5 août 2013

2002

L'arrivée des "nouveaux francs" ne m'avait pas trop perturbé (j'avais 5 ans) et même si, par mimétisme et procuration, j'ai longtemps jonglé entre nouveaux et anciens francs, au moins le rapport de 1 à 100 était-il simple. Avec l'euro, ce sont de nouvelles habitudes qu'il fallut acquérir, et j'ai mis plusieurs années à intégrer les repères nécessaires à l'évaluation directe d'un prix affiché en euros, en essayant de ne pas passer par une conversion en francs (oserais-je avouer qu'il m'arrive encore d'y recourir ?). Le problème de revenir à une jauge en francs — en se raccrochant par exemple à ce que 15 euros, c'est 100 francs à la louche —, c'est qu'on se projette en des temps révolus où un café valait 3 francs et une place de cinéma guère plus d'une dizaine ! Mais ce temps-là s'est arrêté au 1er janvier 2002, et ce qui nous trouble aujourd'hui, ce n'est pas tant qu'un café puisse valoir désormais l'équivalent de 10 ou 15 francs que la confusion d'imaginer qu'on aurait dû débourser cette somme il y a une douzaine d'années. En 2002 donc, adieu les francs — en ai-je seulement gardé quelques-uns en souvenir ? Ce que je sais, c'est que, vestiges oubliés, j'ai encore quelque part une boîte avec de multiples enveloppes contenant chacune un peu de ferraille (voire quelques billets) de l'Europe d'avant l'euro. Passer les frontières était parfois un casse-tête, mais aller à la banque pour changer des francs en drachmes, lires, marks, pesetas, florins ou schillings, c'était déjà le début du voyage…

dimanche 4 août 2013

2001

Je sèche la fin des sessions de l'après-midi et je traverse Toulouse en flânant. L'air est doux et tout a l'air normal, pourquoi d'ailleurs se poser la question ? Dans les parcs, il y a des enfants qui jouent, des couples qui vont main dans la main, l'été s'étire, pourquoi la soirée serait-elle différente ? Arrivé à l'hôtel, j'allume machinalement la télé et jette un coup d'œil distrait à l'écran qui s'allume tout en composant le numéro de téléphone de la maison. Et c'est à cet instant précis que je découvre pour la première fois les images qui ne cesseront de tourner en boucle et que je dis, incrédule et cherchant à comprendre : "Attends, mais il se passe quoi, là ?". On a dit de l'assassinat de Kennedy que l'on sait tous où on était et ce qu'on faisait quand on l'a appris (je revois ma sœur déboulant de sa chambre pour nous le dire après avoir entendu la nouvelle sur son "transistor"). Ainsi sans doute aussi du 11 septembre 2001...