dimanche 30 décembre 2012

samedi 29 décembre 2012

Paysage avec carcasse

Rhyolite Ghost Town (Nevada), mars 2008

vendredi 28 décembre 2012

Notes (10)

Rhyolite Ghost Town (Nevada),
mars 2008

On trouve parfois, dans de petites villes, des musées de pas grand-chose où l'on expose des objets du quotidien, des témoins plus ou moins anciens de vies d'avant, des instruments et des outils dont on ne sait pourquoi ils ont un jour cessé de vivre leurs vies d'instruments ou d'outils et qui, après des années de purgatoire entre abandon et oubli, finissent inactifs dans une vitrine. C'est particulièrement vrai dans des endroits où l'histoire est encore à peine sèche, et j'ai le souvenir de micro-musées dans des villes-fantôme désertées, de pelles et de pioches de la ruée vers l'or, de fourchettes et de couteaux d'aventuriers, de ciseaux dorés, de lunettes cerclées aux branches souples, d'encriers. Et ces objets du quotidien ont une force qui n'est pas tant celle de la différence (ce qu'était la vie en ces temps-là) que, paradoxalement, celle de la ressemblance. Ils nous disent quelque chose d'époques révolues mais, en même temps, on se dit que l'on pourrait se les approprier et en faire usage de même manière. De façon plus troublante encore, si l'on quitte les rivages du quotidien et du passé proche pour s'enfoncer dans la noble admiration des trésors de grands musées — nous renvoyant par exemple en Égypte ancienne ou en Mésopotamie —, c'est le même sentiment que l'on se surprend à avoir face, non pas sans doute aux habits d'apparat, mais plus sûrement à une assiette, un gobelet ou un bijou dont la forme, la matière et les motifs pourraient souvent être d'aujourd'hui. Des siècles ont passé mais, par-delà des variations passagères, fugitives qu'ils ont pu laissé se développer ici ou là, il y a comme un invariant qui perdure obstinément.
Si j'y repense aujourd'hui, c'est parce qu'en page 80 de Sunset Park (Actes Sud, 2011), je viens de lire sous la plume de Paul Auster (quoique je doute qu'il en utilise encore une, mais qui sait ?) cette réflexion d'une exacte même nature : "Un après-midi, alors qu'il feuilletait un livre illustré sur les manuscrits de la Mer Morte, il était tombé sur des photographies d'objets qui avaient été déterrés avec les parchemins : des assiettes et des ustensiles de table, des paniers en osier, des casseroles, des cruches — le tout en parfait état. Il avait étudié ces objets pendant plusieurs instants sans bien comprendre pourquoi il les trouvait si fascinants, et puis, quelques minutes plus tard, ça lui était enfin venu. Les motifs qui décoraient les plats étaient identiques à ceux qu'on voyait sur la vaisselle dans la vitrine du magasin en face de son appartement. Les paniers en osier étaient identiques à ceux que des millions d'Européens utilisent aujourd'hui pour faire leurs courses. Ces objets, sur les photos, dataient de deux mille ans, et pourtant ils avaient l'air absolument neufs, absolument contemporains. Telle fut la révélation qui modifia son idée du temps humain : si un individu d'il y a deux mille ans, vivant dans un lointain avant-poste de l'Empire romain, pouvait créer un objet ménager parfaitement similaire à un objet ménager d'aujourd'hui, comment l'esprit ou l'être intérieur de cette personne pouvaient-ils être différents du sien ?".
Et si, lorsqu'on va dans des musées, lorsqu'on regarde des tableaux, des dessins, des photographies, c'était aussi cette ressemblance que l'on cherchait ? Les regards que l'on croise ont traversé les ans mais ils ne sont pas davantage d'alors que de maintenant. Échange à double sens, on se raccroche à une familiarité dans l'ailleurs tout autant que l'on voit en retour ce qui nous entoure avec d'autres yeux. Le célèbre portrait que Henri Cartier-Bresson a fait de Truman Capote en 1947 a indéniablement un parfum de contemporéanité et il nous trouble précisément par son absolue modernité, et donc finalement par son intemporalité. Et avec lui, combien d'autres, plus anonymes ? C'est un peu le miroir de l'impression habituellement inverse, celle par laquelle on croit retrouver une ambiance autre ou ancienne, dûment signée, dans notre environnement (*).
Troquant une fois de plus le temps pour l'espace, en va-t-il autrement du voyage ?

© Henri Cartier-Bresson, 1947

(*) Conversation surprise au café il y a quelques semaines, trois femmes de quarante ans à un rendez-vous de 10 heures, papotages entre enfants, courses et vacances. La première : "Oh, il faut que je vous montre quelque chose". Elle sort son smartphone et présente une image. Les deux autres, s'esclaffant : "Maintenant, tu photographies ta télé ?". La première, comme touchée par la révélation : "Je n'ai pas pu résister, on aurait tellement dit un Hopper !".

L*** à Noël


lundi 24 décembre 2012

Traces

Buenos Aires (Argentine), 21 novembre 2012

dimanche 23 décembre 2012

San Nicolas

Buenos Aires (Argentine), 21 novembre 2012

samedi 22 décembre 2012

Downtown autopista

San Telmo,
Buenos Aires (Argentine), 24 novembre 2012

vendredi 21 décembre 2012

Clase de Tango (2)

La Catedral,
Buenos Aires (Argentine), 23 novembre 2012

jeudi 20 décembre 2012

Fin del Mundo

Ushuaia (Argentine), novembre 2011

mercredi 19 décembre 2012

mardi 18 décembre 2012

Notes (9)

"La France de Depardon" passe par Lyon. En traversant l'exposition et ses à-côtés, ce qui frappe le plus c'est que, tout comme pour la fausse carte de géographie qui est à l'entrée, tout est affaire d'échelle. Les mêmes images se déclinent dans le volume original de taille "beau livre", en 10x15 sur des lots de cartes, en catalogue réduit et même en une version minuscule sur papier bible ("La France" dans sa poche…). Et puis bien sûr en (très) grand format pour l'accrochage, et c'est une vision qui balaie toutes les autres. L'an dernier, à la sortie du livre, il pouvait être de bon ton d'émettre des réserves (peut-être aussi parce qu'il y avait un succès "populaire" à la clé). Oui, bon, d'accord, belles images mais so what ? Encore faut-il savoir de quelles images on parle. Les (très) grandes sont somptueuses, et on peut se demander si la fascination qu'elles exercent n'est pas proportionnelle à leur taille, dans la limite d'une échelle 1 qui les ferait se superposer exactement à une réalité que l'on n'aurait sans doute pas vue sans elles.

lundi 17 décembre 2012

vendredi 14 décembre 2012

Passerelles (66)



Il y a dans le XVème arrondissement de Paris, au premier étage d'un immeuble bourgeois, accroché au mur du couloir étroit d'un appartement un peu sombre, le portrait esquissé d'une jeune femme cousant sur un canapé Napoléon III, jambes allongées et pieds croisés. C'est un pastel des années vingt — un portrait de famille — mais, tant dans la pose du sujet (l'attitude est intemporelle) que dans sa manière (le trait offre un mélange analogue de contours assurés et d'évanescence inachevée), il a quelque chose qui évoque un de ces portraits que David Hockney a fait de Celia Birtwell dans les années soixante-dix. C'est une scène d'autrefois mais, à la coiffure près, elle pourrait être d'aujourd'hui. Le canapé est maintenant dans notre salon, d'autres s'y assoient, y étendent leurs jambes et croisent leurs pieds. Un fil est tendu à travers les ans dont, de temps en temps, une photographie ou un dessin continue à fixer l'empreinte temporaire, comme on ferait un nœud à son mouchoir.

vendredi 7 décembre 2012

SPAR City

pour Cédric F. (noch einmal, private joke…)

Vienne (Autriche), 7 décembre 2012

n&b (14)

pour Cédric F.


Erwin Schrödinger Institut,
Vienne (Autriche), 7 décembre 2012

jeudi 6 décembre 2012

Cafés (35)

Sky Bar,
Vienne (Autriche), 6 décembre 2012

La nappe

Café Bräunerhof,
Vienne (Autriche), 2 décembre 2012

mardi 4 décembre 2012

Nocturne viennois






Vienne (Autriche), 4 décembre 2012

Notes (8)

Pension Ani Falstaff,
Vienne (Autriche), 2 décembre 2012

La ville semblait ne jamais devoir changer. Les rues avaient gardé un côté années soixante-dix, un peu "Est", à peine troublé par quelques signes de modernité. Le logo d'un McDonald's aperçu au loin renouvelait discrètement, dans son rouge et jaune universel, les enseignes "Tabak Trafik" qui, désuètes, fleurissaient encore un peu partout. Le soir venu, les quelques trams modernes avaient la discrétion de leurs tons éteints et se faisaient oublier entre les voitures anciennes, grinçantes et haut perchées, qui rajoutaient aux avenues désertes leurs touches vives de couleur. Lorsque la nuit tombait — et elle tombait tôt en ce début d'hiver —, le silence s'éclairait parfois des néons de vitrines d'un autre temps exposant à la parade, au coin coupé d'immeubles cossus, des écharpes, des pipes, des chopes, des cannes ou des chapeaux. Sans doute dans le centre du centre les choses étaient-elles un peu différentes, le tourbillon d'une foule ressemblant à toute autre répondant à la profusion des boutiques attendues aujourd'hui un peu partout, mais juste à côté, à quelques pas à peine, c'était une impression différente, une sorte de calme intemporel, robuste et bien assis. Il y avait, jusque dans le coton du ciel bas annonçant la neige, comme un écho assourdi du temps qui passe.

lundi 3 décembre 2012

La vie des livres (18)

Österreichische Nationalbibliothek,
Vienne (Autriche), 2 décembre 2012

dimanche 2 décembre 2012

Mémoire

Jüdischen Museum Wien,
Vienne (Autriche), 2 décembre 2012

jeudi 29 novembre 2012

Grand Hôtel de Paris

Villard-de-Lans, septembre 2003

mercredi 28 novembre 2012

Lire

Buenos Aires (Argentine), 12 novembre 2012

mardi 27 novembre 2012

Riverside (2)


Parana (Argentine), 20 novembre 2012

samedi 24 novembre 2012

Cafés (34)

Bar El Federal,
Buenos Aires (Argentine), 23 novembre 2012

À peine quatre ou cinq jours et déjà des habitudes ! La même table si elle est libre, des visages que je repère, la serveuse qui me serre désormais la main quand j'arrive, m'apporte des cafés sans sucre et s'enquiert de si la connexion wifi est bonne.
Dernier passage au Bar El Federal, avant le chemin du retour dans quelques heures...

Clase de Tango



La Catedral,
Buenos Aires (Argentine), 23 novembre 2012

vendredi 23 novembre 2012

Cafés (33)

Bar El Federal,
Buenos Aires (Argentine), 23 novembre 2012

Eye contact

Buenos Aires (Argentine), 12 novembre 2012

mercredi 21 novembre 2012

Entrepôt

Parana (Argentine), 17 novembre 2012

Le FlechaBUS de 00h10


Parana - Buenos Aires (Argentine), 21 novembre 2012

Riverside

Parana (Argentine), 20 novembre 2012

mardi 20 novembre 2012

Florida

Buenos Aires (Argentine), 12 novembre 2012

lundi 19 novembre 2012

Camouflage

Parana (Argentine), 18 novembre 2012

dimanche 18 novembre 2012

Cafés (32)

Parana (Argentine),
17 novembre 2012

Aucune idée du nom de l'endroit il y a quinze ans. Juste le souvenir, étayé par la photo prise alors, que c'était un café à la modernité déjà patinée, grande salle claire donnant sur la Plaza de Mayo où il se prolongeait en une terrasse tranquille, tables blanches et fauteuils de tissu siglés Quilmés.
Aujourd'hui, c'est devenu le Flamingo Grand Bar, enclave chic de verre et de bois au coin de la place et d'un passage traversant vers Urquiza. Plus de terrasse, sans doute ne survivrait-elle pas au flot ininterrompu des promeneurs en ce samedi soir. De l'intérieur, on est aux premières loges pour observer la petite foule qui va et vient, ceux qui passent et ceux qui s'arrêtent, les groupes qui se font et se défont.
Quelques images à tout hasard. Au fond de l'une d'elles, l'éclair d'un flash pour une photo-miroir que je ne verrai jamais.


Arrière-cour

17 novembre 2012

samedi 17 novembre 2012

San Miguel

Parana (Argentine), 16 novembre 2012