samedi 30 novembre 2013

L'Inde jour et nuit



Pune (Inde), 28-29 novembre 2013

en renvoyant ici pour l'emprunt du titre…

No smoking, no parking, hot omelet



Expressway Pune-Mumbai (Inde), 29 novembre 2013

vendredi 29 novembre 2013

Pink lady

Pune (Inde), 28 novembre 2013

Blue is the colour of the screen

University of Pune,
Pune (Inde), 29 novembre 2013

jeudi 28 novembre 2013

Campus (2)

Dr. Daulatrao Aher College of Engineering,
Karad (Inde), 26 novembre 2013

Campus

Dr. Daulatrao Aher College of Engineering,
Karad (Inde), 26 novembre 2013

Rues de Karad



Karad (Inde), 25 novembre 2013

lundi 25 novembre 2013

Leaving Bombay


Bombay (Inde), 24 novembre 2013

La première photo, ce serait sans doute celle du Professeur K. venu m'attendre à l'aéroport, son sourire dents du bonheur au-dessus de l'écriteau qu'il tient en signe de reconnaissance, le 'k' manquant à mon prénom. Les photos suivantes n'auraient pas forcément grand intérêt, quelque chose procédant d'une mise en jambes plutôt que de choix réfléchis — comme à chaque fois ou presque, finalement, que l'on débarque en un lieu nouveau et immédiatement étranger. Il y aurait d'abord, prise du siège arrière de la voiture qui vient de quitter l'aéroport, l'affiche très grand format annonçant la sortie prochaine à l'écran du nouveau "Hunger Games", l'héroïne (à la flèche pointée vers le spectateur) prenant sa place dans la fenêtre du pare-brise entre un bus qui passe, le rétroviseur intérieur et le porte-bonheur à clochettes qui s'y balance. Il y aurait ensuite l'image facile, auto-référentielle, d'une barre d'immeuble plantée en bordure directe d'une autoroute et barrée d'une inscription géante affirmant sans mentir : "Highway Apartments". Il y aurait aussi des scènes à la signification incertaine, comme la récurrence de chambres à air jaune orangé suspendues au-dessus de l'entrée d'échoppes obscures dont on ne sait encore rien, les feux rouges clignotant (on se demande bien pour qui ?) à des ronds-points où personne ne s'arrête, le linge qui sèche sur les barbelés séparant les deux voies d'une autoroute urbaine, le rouge des enseignes Vodafone. (Et puis bien sûr, il faudrait marquer l'évidence du trafic multiforme, dense, bruyant, ce tourbillon qui est la première chose dans laquelle on est entraîné en arrivant ; mais comment rendre en une image la navigation au millimètre, l'insertion à l'intimidation, l'indifférence feinte aux obstacles qui surgissent de partout ?) La première photo vraiment construite — au sens où, après l'avoir vue presque par hasard, on aura attendu que les aléas des premiers plans mouvants la rendent de nouveau possible —, ce serait celle d'une de ces familles à moto où le père, sa femme en amazone juste derrière et son fils sur les genoux, est le seul des trois qui porte un casque. Ou bien celle de ce couple au masque intégral, casque encore pour lui et voile pour elle. Il y aurait des images prises au vol de petites vendeuses qui se frayent un chemin entre des files de voitures bloquées pour proposer des ballons en forme de dauphins, bleu métallisé et prêts à s'envoler, on verrait des vendeurs impassibles qui attendent le client au feu rouge juste un peu plus loin, en tenant au bout d'un bras une trottinette rose et de l'autre la maquette en plastique bleu marine d'un Jumbo jet. La dernière photo serait d'une grande douceur. Encore un couple sur une moto qui file, mais vu cette fois de trois-quarts arrière, lui qui conduit cheveux au vent et elle l'enserrant non pas à la taille comme le plus souvent, mais en passant son bras droit par dessus son épaule droite et son bras gauche sous le creux de son autre épaule, ses mains — que l'on ne voit pas — se rejoignant sur son torse. Et dans cette position qui lui fait épouser son dos au plus près, on verrait que c'est au creux de son épaule que sa tête est posée, regard rêveur aperçu de profil et flot noir de sa lourde tresse glissant sur la peau cuivrée pour s'échouer sur le violet vif et moiré de son sari. Le filé de la prise de vue donnerait à leur portrait une netteté qui contrasterait avec le flou du bruit qui les entoure, comme une évidence de la bulle de tendresse qui les sépare de nous et du fracas du monde.