vendredi 12 novembre 2010

Paysages intermédiaires (23)

Trieste, septembre 1996

3 commentaires:

  1. J'ai découvert récemment "Errance" de R. Depardon, où il est beaucoup question d'espaces et zones intermédiaires, d'entre-deux, de temps flottant. (Il cite lui-même abondamment un texte d'Alexandre Laumonier intitulé "Errance ou la pensée du milieu".) Je suppose que tu connais ce livre de Depardon, je ne sais pas si tes paysages intermédiaires y font référence de manière consciente ou inconsciente, mais c'est bien de cela qu'on retrouve dans tes images, qui forment une autre série que j'aime beaucoup sur ton blog.

    Dans un registre similaire, je pense aussi aux "Tableaux" de Bustamante, photographies que j'aime particulièrement de "non-lieux" dans la banlieue de Barcelone dans les années 80.

    http://www.artmag.com/photogr/centfot/bustaman.jpg
    http://www.artmag.com/galeries/c_frs/sollertis/bustaman.GIF
    http://www.wdw.nl/uploads/projects/afstand_bustamante_tableau.jpg
    http://images.arcadja.com/bustamante_jean_marc-tableau_18_79~300~10157_20091201_2833_155.jpg

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  2. La référence aux "Paysages intermédiaires" va surtout à Bernard Plossu, qui la tenait lui-même de Michel Butor. C'était le titre de son exposition à Beaubourg en 1988 et celui d'un livre — que je n'ai pas :( — publié la même année. Il en dit deux mots par exemple dans cette interview :

    http://www.cairn.info/revue-la-pensee-de-midi-2007-2-page-166.htm

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  3. J'ai attendu pour parler de cette photo et incidemment de celles qui la précèdent ou la suivent. Je ne savais pas, je m'arrêtais plus sur celle-là que sur les autres.
    Une familiarité certes, Trieste, me rappelle Gênes, Naples, Ancône, Palerme ou Catane, mais cette familiarité est je crois aussi due au fait qu'il s'agit de l'Europe, la Vieille Europe, où le voyage est souvent peu exotique même s'il nous fait sortir de nous-même.
    Ton paysage est intermédiaire mais je le sens de proximité aussi.
    Beaucoup plus, et j'en viens à ce qui m'est apparu, que des photos "lointaines" que personnellement je ne vois qu'à travers le prisme d'une imagerie "exotique" cette fois. Des images qui jouent le jeu de l'éloignement et souvent ce qui va avec, la différence avec le quotidien habituellement vécu... on rencontre les plus ou moins grands "mythes" - comme pour vérifier que cela existe "pour de vrai"- et puis on tombe dans les stéréotypes, les archétypes et autre "types"... et le photographe a un peu disparu dans tout ça. Ceux qui connaissent ces endroits (Nouveau Continent - Asie) ça leur rappelle des souvenirs, et ceux qui ne les connaissent pas peuvent se dire tiens ça ressemble effectivement à ces photos rencontrées/évoquées.
    C'est pour ça que je pense préférer tes photographies "européennes"... il y a une place pour moi, je suis invité alors que les autres, je reste sur le pas de la porte, à regarder à travers la vitre.
    W. Eggleston raconte - j'espère ne pas déformer ses propos - que ses photos les plus intéressantes (pour lui) ont été faites dans un rayon de 10 km autour de chez lui. Je le crois et cette croyance s'appuie sur la (relative) déception de ce que j'ai pu voir de lui au sujet de Dunkerque ou Paris... Il est souvent tombé là dans des images (émotionnellement) toutes faites, trop marquées... heureusement sauvées par son" savoir regarder en couleur".

    À ta photo de Trieste s'ajoute la "mythologie" encore ?!) portuaire. Rien à voir avec un aéroport. Mais cette mythologie n'est pas exotique... les enfants aiment toujours les ports, les bateaux... dans leurs livres ils en rencontrent toujours, ce sont des lieux familiers même si d'incertitude.
    Je vais finir par m'embrouiller et être de moins en moins clair... si c'est possible ;)

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