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samedi 27 septembre 2014

Amériques (72)

Madison (Wisconsin), août 2007

dimanche 6 avril 2014

Bus 67

Madison (Wisconsin), 2007

lundi 11 novembre 2013

Phone home

Vol BA635 Lyon-Londres,
7 novembre 2013

New York (New York), août 1981. Premier voyage aux États-Unis. À peine arrivé à l'aéroport, il me faut confirmer un rendez-vous par téléphone et, si je n'ai pas de difficulté à repérer un peu partout les alignements des appareils publics — ces gros blocs de métal que l'on a appris à connaître par les films —, il me faut juste me munir auparavant de suffisamment de quarters pour la communication, patienter ensuite en entendant le grésillement caractéristique de la sonnerie à l'autre bout — avec une pensée pour Hitchcock et "Le crime était presque parfait"... —, et surtout passer l'épreuve de la conversation, en anglo-américain et dans le bruit touffu de l'aérogare. Après avoir raccroché, j'espère avoir tout bien compris du lieu, du jour et de l'heure...

Massachusetts, août 1981. Comme pour la plupart de mes déplacements de ces années-là, c'est sans réservation que j'ai débarqué à New York. Après quelques nuits en YMCA, le plus simple pour me rendre à Woods Hole où j'ai rendez-vous est de prendre un bus Greyhound mais il y a des grèves, des manifestations avec des pancartes "Stop Reagan's war on the poor", des occupations de gares routières, et je me retrouve en rade dans un motel surplombant une autoroute. J'appelle chez mes parents et c'est ma mère qui me répond. Je lui parle en regardant dans le vague à travers la fenêtre, notre conversation épisodiquement couverte par le trafic des voitures en contrebas.

Tampa (Floride), octobre 1983 (pourquoi pas ?). C'est d'abord à la chaîne que j'introduis les pièces dans la fente du taxiphone, puis je les glisse ensuite une à une, rappelé régulièrement à l'ordre par un message avertissant de la coupure imminente. Comme souvent, la monnaie vient à manquer, et je gaspille alors les derniers instants à ne rien dire d'autre que "Je n'ai plus de pièces..." ou "Il n'y en a plus pour longtemps...". D'autre fois, je jouerai la prévoyance et j'aurai le temps de transmettre le numéro de la cabine pour me faire rappeler. Je dégusterai alors le plaisir égoïste de laisser sonner plusieurs fois — là, au milieu de la rue, des passants et des klaxons — avant de décrocher.

Pékin (République Populaire de Chine), avril 1986. La chambre de l'Hôtel de l'Amitié est immense, à l'image de ce qu'il a pu être dit de l'amitié sino-soviétique du temps où celle-ci a justifié la construction de celui-là. Sur le bureau, posés à côté d'un pot de fleurs, on peut voir une lampe sur un napperon brodé et un téléphone en bakélite, dodu comme un bouddha. La ligne n'est pas directe, il faut passer par un opérateur. D'abord incrédule, je dois me rendre à l'évidence que la communication s'établit avec facilité et j'appelle la maison avec le sourire un peu bête des enfants gagas de leur nouveau jouet. Tout va encore bien.

Kingston (Rhode Island), juillet 1987. Un bureau de visiteur, c'est toujours un peu la même chose. Une pièce vide avec une ou deux tables vides et des étagères vides... Où que l'on regarde, ce ne sont partout que lignes et angles droits, à l'exception du long fil qui serpente depuis une prise au mur pour se raccrocher à un téléphone gris et solitaire servant surtout d'interphone. Le premier jour, j'attendrai l'appel du rendez-vous pour le déjeuner mais, les habitudes sitôt prises, "mon" téléphone ne sonnera plus guère et, relégué derrière des papiers aux piles peu à peu montantes, j'oublierai jusqu'à sa présence.

San Francisco (Californie), mars 1992. Il fallait en ce temps-là confirmer auprès de la compagnie aérienne son vol retour, par téléphone et au plus tard la veille. Faute de l'avoir fait, c'est à l'aéroport que je découvre que TWA a annulé le San Francisco-New York du jour, avec à la clé un départ re-programmé a priori le lendemain à la même heure, un logement de transit dans un hôtel à quelques kilomètres et la consigne d'y attendre un appel pour d'éventuelles instructions. Peu enclin à connaître l'angoisse des acteurs se morfondant devant un combiné désespérément silencieux en priant que leur agent les appelle (ou des politiques espérant leur entrée au gouvernement), je retourne dès tôt le matin me poster à proximité des guichets d'information.

Californie, juin 1993. Une route droite bordée sur des kilomètres d'un désert à perte de vue, succession de champs de pierres blanches dont le chanfrein en bordure de fossé est décoré ça et là de messages — déclarations d'amour le plus souvent —  écrits avec des galets sombres. Quelque part au milieu de ce nulle part, une cabine téléphonique alimentée par un panneau solaire qui la surplombe. Juste le plaisir de s'arrêter pour dire : "Devine d'où je t'appelle !".

Brasov (Roumanie), mai 1995. La pièce affiche une tristesse presque professionnelle et, même s'il serait bien tard pour appeler, le gros téléphone blanc posé sur la table de chevet entre les deux lits étroits, aux ressorts grinçants, n'offre de toutes façons aucune tonalité. Peut-être après tout n'est-il que décoratif, ou ses heures de fonctionnement sont-elles calquées sur celles du gardien qu'il a fallu réveiller pour prendre possession de la chambre pourtant dûment réservée (par téléphone...) ?

Trieste (Italie), septembre 1996. Les téléphones publics n'acceptent plus de monnaie mais seulement des cartes, cartes de crédit que l'on doit faire passer à la bonne vitesse et dans le bon sens dans une glissière verticale, ou cartes pré-payées achetées dans un kiosque. Il me reste une de celles-ci d'un précédent voyage et, l'introduisant dans l'appareil qui l'accepte, j'ai l'impression prétentieuse d'une familiarité me distinguant du touriste ordinaire, presque d'un retour au pays.

Mexico (Mexique), novembre 1996. La rue est bruyante, mais la coque en plastique transparent qui protège le téléphone public offre un semblant d'isolation. Finis les PCV ou la course à la petite monnaie, je suis devenu un pro de la "Carte Pastel Internationale" dont je connais le code (à une douzaine de chiffres) par cœur, ce code que je compose machinalement du pouce droit en appuyant, sans attendre les instructions, sur les touches métalliques à la surface légèrement incurvée.  C'est mon père que j'ai en ligne. Il a toujours mal au dos et je me fâche presque avec lui pour les examens qu'il se refuse à faire. Je me sens mal à l'aise en raccrochant.

Orlando (Floride), avril 2001. Mauvaise correspondance, arrivée tardive et pas de valise sur le carrousel — on m'assure qu'elle a pris le vol suivant et me sera livrée à l'hôtel. Couché à minuit passé, je suis réveillé à trois heures du matin par un coup de fil de la réception qui n'a pas le droit de garder l'objet et doit impérativement me le remettre en mains propres, sur l'instant. Récupération ronchonne au lobby et, décalage horaire aidant, trop tard pour espérer se rendormir.

Bangalore (Inde), janvier 2002. Coutumier du fait, Benoît M. n'est pas venu donner sa conférence mais il a envoyé une cassette video à projeter, tout en tenant à répondre par téléphone aux questions de l'assistance depuis la chambre de son hôtel en Californie. L'appareil est rouge vif, il trône sur une table à nappe verte posée au milieu de l'estrade et, sitôt la projection terminée, le président de séance compose cérémonieusement le numéro fatidique, les haut-parleurs saturant l'espace d'une sonnerie grêle qui s'éternise. "Professor M.? Do you hear me, Professor M.?"

Madison (Wisconsin), août 2007. En arrivant à l'hôtel, le réflexe n'est plus de s'enquérir de la procédure pour téléphoner ("0" pour sortir, combien la minute, etc.), mais de savoir s'il y a du wifi, quel réseau et quel mot de passe. La liaison est bonne, j'ouvre une session skype et je fais visiter ma chambre par webcam à celles de la famille qui sont à Lyon ce jour-là. Je marche l'ordinateur à bout de bras, faisant se succéder des images à donner le mal de mer du lit, de la salle de bain et de la vue depuis la fenêtre.

Londres (Grande-Bretagne), novembre 2013. Atterrissage à 7h26, SMS "Bien arrivé" envoyé/reçu à 7h27.

Shanghai (Chine), décembre 2006

lundi 25 mars 2013

Amériques (54)

Madison (Wisconsin), 29 août 2007

jeudi 10 janvier 2013

On the road (again)

Madison (Wisconsin), 27 octobre 2011

dimanche 6 janvier 2013

Parking

Madison (Wisconsin),
août 2007

jeudi 11 octobre 2012

Amériques (51)

Madison (WI), 26 août 2007

vendredi 4 novembre 2011

H - 3

Madison (WI), 28 octobre 2011

mardi 1 novembre 2011

Choses vues

 US-12W, 29 octobre 2011



Le jour se lève à peine et les champs sont encore blancs. Juste au bord de l'US-12 W, brillantes elles aussi de givre, assemblées là en formation groupée et légèrement à contre-jour, les trois carcasses rouillées d'un avion de combat, d'un tank et d'un hélicoptère marquent l'entrée du Mémorial des vétérans du Wisconsin.

Une ferme en contrebas de la route, une de plus avec son silo métallique et sa grange de bois à la peinture écaillée. Posée au milieu du champ juste devant, l'épave rouge et blanche d'une Chevrolet des années 70 attend le client avec un large carton "For sale" posé sur le pare-brise.

Un peu partout le long de l'I-94 W, souvent installés à bonne distance mais visibles de loin, de grands panneaux surgissent au-dessus de la végétation. Apparition étrange, en pleine nature, d'une publicité gigantesque annonçant "Private Pleasures - Adult Superstore - Exit 52", avec deux profils féminins en ombres chinoises.

Juste un peu plus loin, et toujours en aussi grandes dimensions, un rappel à l'ordre moral : "Smile, your mother was pro-life!".

L'arrière du truck que l'on suit soutient son slogan publicitaire "No one pays faster" avec la photo grand format d'un type à casquette au sourire éclatant. Un plaisantin a noirci une de ses incisives.

De loin, la forme à l'arrière de ce pick-up que l'on rattrape insensiblement est difficile à identifier. Lorsqu'on est suffisamment proche, et juste avant de doubler, on comprend qu'il s'agit d'un cerf fraîchement abattu, posé là en vrac et le flanc rouge de sang.



De Madison à l'aéroport de Minneapolis-Saint Paul, il faut compter presque 5 heures de route et, même en partant tôt, il est difficile de s'arrêter aussi souvent que l'on voudrait si l'on veut arriver en début d'après-midi. Restent des photos potentielles, des images en vrac, quelques instantanés sans rime ni raison que la mémoire aura choisi de retenir et dont, au hasard d'une halte, on griffonnera sur un bout de papier quelques mots pour en marquer la trace avant qu'elle ne s'évanouisse.


Exit 45 Restaurant & Bakery,
I-94W, 29 octobre 2011

Cinéma, Cinémas (22)

Black Hawk Family Restaurant
Sauk City (WI), 29 octobre 2011

samedi 29 octobre 2011

State St & W Gorham St

Madison (WI), 28 octobre 2011

vendredi 28 octobre 2011

Amériques (30)

Madison (WI), 28 octobre 2011

Sur la route de Madison (WI) (3)

Dubuque (IA), 27 octobre 2011

Interstate 151 (entre l'Iowa et le Wisconsin), 27 octobre 2011

vers Mount Horeb (WI), 27 octobre 2011

jeudi 27 octobre 2011

Sur la route de Madison (WI) (2)

Nevada (IA), 27 octobre 2011

Cedar Rapids (IA), 27 octobre 2011

Dubuque (IA), 27 octobre 2011

Sur la route de Madison (WI)

 6th Street & I Avenue,
Nevada (IA), 27 octobre 2011

Snack Time Family Restaurant,
Nevada (IA), 27 octobre 2011

jeudi 3 février 2011

samedi 8 janvier 2011

Parking public

Madison (WI), août 2007

jeudi 6 janvier 2011

Chambres d'hôtel (45)




Madison (WI), août 2007

Il fait nuit noire sur Madison (WI), et la fenêtre bien réelle du Best Western Inn on the Park ne voit plus passer depuis longtemps les silhouettes pressées dont l'ombre s'allongeait le soir sur le ciment griffé de S. Hamilton St. Ne reste éclairée que la fenêtre virtuelle du téléviseur dont on ne sait trop si elle ouvre sur un monde vers lequel s'évader, fût-il absurde et fragmenté, ou si elle ne le fait pas plutôt entrer dans la chambre, en un flot hypnotique à la fois toujours changeant et pourtant identique à lui-même, minute après minute et chaîne après chaîne.

lundi 3 janvier 2011

Wal*Mart

Madison (WI), août 2007

dimanche 2 janvier 2011

En attendant le 67

Madison (WI), août 2007