vendredi 29 juin 2012

jeudi 28 juin 2012

Chambres d'hôtel (Hors Série 10)

Peyresq,
27-28 juin 2012

Le presque silence de la chambre veut dire un bourdonnement diffus niché au fond des oreilles, une modulation à bas bruit à laquelle on s'accroche et qui va s'amplifiant lorsqu'on la remarque et cherche à l'identifier. Cassé de temps en temps par le vrombissement crescendo-decrescendo d'une mouche qui passe, le sifflement pointu d'un oiseau tout proche ou ce que l'on croit être la trace lointaine d'une conversation d'où émerge, inintelligible mais familier, l'éclat de quelques voix, le silence revient chaque fois s'installer comme il est parti, sourd et tangible. Derrière le volet clos, des feuillages. La lumière qui les traverse et diffracte par les interstices du bois clignote sur le drap au rythme du vent, tremblant sur place comme l'image, projetée et floue, d'un film muet. Vu du lit, le ciel découpé par l'autre fenêtre, celle de la porte d'entrée, semble parfaitement lisse et l'on guette en vain, derrière les fantômes dansants que l'on agite au fond de l'œil à chaque saccade, ce qui en distrairait l'uniformité. Aujourd'hui, même l'espace est silencieux.

mercredi 27 juin 2012

Chambres d'hôtel (Hors Série 9)

Hôtel Monge,
Saint André les Alpes, 25 juin 2012

Nul besoin d'une chambre, juste l'irrépressible envie d'aller voir à quoi ressemble vraiment, de l'intérieur, cette grande bâtisse à peine entr'aperçue qui se déclare hôtel en lettres rouges tout en se cachant derrière des feuillages envahissants, et qui insiste en affichant sur la rue un écriteau "ouvert", histoire de contredire le message silencieux envoyé par les volets presque tous fermés. Passé le portail, c'est cour gravillonnée, chaises de jardin disparates, garage ouvert sur une camionnette et volée de marches conduisant à la porte principale. Personne alentour, personne à l'accueil. Dans le salon attenant à l'entrée, une télé allumée débite dans le vide le flot de ses informations et, entre canapé et fauteuils colorés, une table basse décline comme partout le désordre de quelques revues ouvertes. Toujours personne. Juste à côté de la banque derrière laquelle sont suspendues quelques clés, un escalier aux marches de pierre et de bois s'évade vers le demi-étage. Sur la gauche, une double porte vitrée marque l'entrée d'une salle de restaurant accueillante, vaste et lumineuse. Fenêtres sur trois côtés, nappes blanches et tables mises pour le prochain petit-déjeuner si l'on en croit les tasses renversées dans les assiettes. Aller plus loin relèverait de l'intrusion. Je redescends, prends une carte de visite sur le comptoir — aussi un Mi-Cho-Ko (ô doux souvenir d'enfance !) dans un bol de bonbons — et je sors, traversant solitaire la cour en refermant derrière moi, de symétrique manière, la parenthèse d'espace-temps que j'avais ouverte.

mardi 26 juin 2012

(S)TOP


Digne-les-Bains, 25 juin 2012

dimanche 24 juin 2012

Anonyme

Hôtel Ribière,
Auxerre, 22 juin 2012