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samedi 4 octobre 2014
jeudi 7 août 2014
mercredi 6 août 2014
lundi 9 juin 2014
mercredi 8 mai 2013
mercredi 2 mai 2012
Amis de la poésie, bon appétit !
Versifier les recettes ne date pas d'hier. On se souvient (ici ou là) du Ragueneau de Cyrano de Bergerac (Acte II, Scène 4), et de sa recette des "tartelettes amandines" :
"Comment on fait les tartelettes amandines.
Battez, pour qu'ils soient mousseux,
Quelques œufs ;
Incorporez à leur mousse
Un jus de cédrat choisi ;
Versez-y
Un bon lait d'amande douce ;
Mettez de la pâte à flan
Dans le flanc
De moules à tartelette ;
D'un doigt preste, abricotez
Les côtés ;
Versez goutte à gouttelette
Votre mousse en ces puits, puis
Que ces puits
Passent au four, et, blondines,
Sortant en gais troupelets,
Ce sont les
Tartelettes amandines !"
C'était en 1897 et, à peine trois ans plus tard, un certain Achille Ozanne publie ses Poésies gourmandes, mélange de recettes et d'envolées souvent naïves, parfois coquines. Ainsi de l'Epilogue du "Homard à l'américaine" :
"Car plus d'une beauté rigide
Au tête-à-tête familier,
Succombe, après ce plat perfide,
En cabinet particulier !"
Trois ans encore et on trouve un exemple en catalan sous la plume d'un(e ?) F. Combes, et sans doute bien d'autres si l'on cherche mieux.
Plus près de nous, c'est Peau d'Ane qui, dans le film de Jacques Demy, chante la recette du "Cake d'amour" :
"Préparez votre, préparez votre pâte
Dans une jatte, dans une jatte plate
Et sans plus de discours
Allumez votre, allumez votre four
Prenez de la, prenez de la farine
Versez dans la, versez dans la terrine
Quatre mains bien pesées
Autour d'un puits creux, autour d'un puits creusé
Choisissez quatre, choisissez quatre oeufs frais
Qu'ils soient du ma, qu'ils soient du matin faits
Car à plus de vingt jours
Un poussin sort tou, un poussin sort toujours
Un bol entier, un bol entier de lait
Bien crémeux s'il, bien crémeux s'il vous plaît
De sucre parsemez
Et vous amalga, et vous amalgamez
Une main de, une main de beurre fin
Un souffle de, un souffle de levain
Une larme de miel
Et un soupçon de, et un soupçon de sel
Il est temps à, il est temps à présent
Tandis que vous, tandis que vous brassez
De glisser un présent
Pour votre fian, pour votre fiancé
Un souhait d'a, un souhait d'amour s'impose
Tandis que la, que la pâte repose
Lissez le plat de beurre
Et laissez cuire une, et laissez cuire une heure..."
Et puis, inénarrable et prolifique (192 recettes en alexandrins !), c'est Emilie Bernard qui naguère, de carte postale en carte postale, porta haut les couleurs du genre. Aujourd'hui (retour de Marseille), une sélection méridionale…
lundi 30 avril 2012
Made in France
Son allure pouvait avoir quelque chose de déconcertant. Deux phares comme deux gros yeux entre lesquels plongeait un capot au creux profond dont l'avant dessinait une ligne de sourcils froncés (une tête de dessin animé, finalement), des roues grêles sur lesquelles elle était haut perchée, et puis surtout une lunette arrière à l'inclinaison inversée, particularité que, de toute l'histoire de l'automobile, elle n'aura me semble-t-il partagé qu'avec la Ford Anglia. L'Ami 6 était reconnaissable entre toutes. Un zeste d'originalité mais rien d'ostentatoire, un mi-chemin grand écart entre la 2CV et la DS, une silhouette de figurante anonyme, rurale autant qu'urbaine, qui devint vite familière, se glissant avec naturel dans le décor des années 60. Presque une allégorie de la France classe moyenne des trente glorieuses.
Tout au long de celles-ci, mes parents firent beaucoup de kilomètres. Ni exotisme ni voyages lointains, mais une exploration méthodique de l'hexagone, région après région, département après département, comme s'il s'agissait de cocher dans un grand cahier la liste de ce qu'il ne restait plus à voir. Mon père préparait ses excursions avec des itinéraires précis, des guides cochés et annotés. Sur place, il prenait des photos de monuments, de places, d'églises, … des diapos qu'il rangeait ensuite dans des boîtes en plastique cubiques de couleur rouge orangé, à couvercle translucide, qui s'alignaient dûment numérotées sur des étagères en aggloméré venant à s'incurver au fil du temps. Il achetait aussi à chaque fois des cartes postales, souvenirs systématiques remplissant des albums à l'intitulé factuel et alphabétique qu'il n'ouvrait guère que pour les ordonner.
Que d'Ami 6 dans ces photos d'autrefois ! Leur présence, aujourd'hui aussi incongrue que celle d'un fumeur dans un café, semble n'avoir posé aucun problème au photographe, à se demander même parfois s'il n'aurait pas trouvé une satisfaction particulière à les placer en majesté au milieu de l'image… Mais, au fond, quel est le sujet d'une photographie lorsqu'on l'offre à la lecture sans en rien préciser ? Si l'on sait qu'il s'agit d'une carte postale, on pourra dire, comme il est inscrit au dos, "Beaucaire (Gard) — L'Hôtel de Ville (construit sur les plans de Mansard, le Célèbre architecte du Roi Soleil)" mais, si on ne le sait pas, pourquoi ne pas dire aussi bien "Deux Ami 6 (une berline blanche et un break rouge) sur un parking" ? Polysémie des images. Aujourd'hui le web, et la multiplication non seulement d'elles-mêmes mais aussi de leurs agencements potentiels. Sans doute devrais-je "taguer" ce billet par autre chose que "Cartes postales"…
Tout au long de celles-ci, mes parents firent beaucoup de kilomètres. Ni exotisme ni voyages lointains, mais une exploration méthodique de l'hexagone, région après région, département après département, comme s'il s'agissait de cocher dans un grand cahier la liste de ce qu'il ne restait plus à voir. Mon père préparait ses excursions avec des itinéraires précis, des guides cochés et annotés. Sur place, il prenait des photos de monuments, de places, d'églises, … des diapos qu'il rangeait ensuite dans des boîtes en plastique cubiques de couleur rouge orangé, à couvercle translucide, qui s'alignaient dûment numérotées sur des étagères en aggloméré venant à s'incurver au fil du temps. Il achetait aussi à chaque fois des cartes postales, souvenirs systématiques remplissant des albums à l'intitulé factuel et alphabétique qu'il n'ouvrait guère que pour les ordonner.
Que d'Ami 6 dans ces photos d'autrefois ! Leur présence, aujourd'hui aussi incongrue que celle d'un fumeur dans un café, semble n'avoir posé aucun problème au photographe, à se demander même parfois s'il n'aurait pas trouvé une satisfaction particulière à les placer en majesté au milieu de l'image… Mais, au fond, quel est le sujet d'une photographie lorsqu'on l'offre à la lecture sans en rien préciser ? Si l'on sait qu'il s'agit d'une carte postale, on pourra dire, comme il est inscrit au dos, "Beaucaire (Gard) — L'Hôtel de Ville (construit sur les plans de Mansard, le Célèbre architecte du Roi Soleil)" mais, si on ne le sait pas, pourquoi ne pas dire aussi bien "Deux Ami 6 (une berline blanche et un break rouge) sur un parking" ? Polysémie des images. Aujourd'hui le web, et la multiplication non seulement d'elles-mêmes mais aussi de leurs agencements potentiels. Sans doute devrais-je "taguer" ce billet par autre chose que "Cartes postales"…
dimanche 19 juin 2011
Plaisir d'offrir, joie de recevoir
Dans des temps encore pas si lointains, on trouvait dans les villages de France des "bureaux de tabac", des "marchands de journaux", des "papeteries", où des cartes postales improbables finissaient leur vie sur des tourniquets grinçants, dans l'attente tout aussi improbable d'un amateur de passage. Elles faisaient partie naturellement du décor, ce qu'elles racontaient reflétaient quelque chose de l'air du temps d'alors et il n'y a que le processus d'uniformisation progressive, à l'œuvre un peu partout, qui les a rendues à leur incongruïté avant de les faire simplement disparaître au gré de la fermeture des petits commerces ou de leur rénovation. Peu de chances aujourd'hui donc de trouver encore de ces cartes au hasard d'une "maison de la presse" devenue "Relay" — un de ces lieux aussi indifférenciables que peuvent l'être les centres commerciaux ou les aéroports —, où les mêmes journaux, les mêmes revues et les mêmes livres sont classés à Pontcharra-sur-Turdine comme ils le sont à Lille ou à Roissy Charles de Gaulle. Il reste les foires aux cartes postales — voire eBay… — mais, autant j'aime dénicher par surprise, autant la quasi-certitude de trouver ôte à mes yeux tout intérêt ou presque à la découverte. Pour filer une métaphore potagère, je fais plutôt de la cueillette et, comme pour les fruits ou les herbes pour lesquels le lieu et la saison importent autant que la chose (à quoi bon des fraises des bois, du basilic ou de la roquette partout et toute l'année ?), une série incomplète oubliée dans une arrière-boutique vaudra toujours mieux pour moi que l'intégrale sous plastique dans un bac bien classé.
Premier lot en partage, en ce jour de Fête des Pères. Déclinaisons appliquées d'une image de la paternité des années 60 et 70, archétypes premier degré aux attributs qui ne passeraient sans doute plus aujourd'hui la barrière juridique de la publication, reflets supposés de vies projetées. On ne sait pas si Papa drague ou cause, mais il boit et il fume. La technique est son amie, il bricole et les photos de vacances, c'est lui. Papa responsable peut avoir l'autorité un peu austère, à l'image de son bureau aux stylos bien rangés (car il a un bureau bien à lui dans la maison ou l'appartement, où il s'isole pour signer des chèques en tirant sur sa bouffarde quand il n'y convoque pas ses enfants trublions pour une mise au point nécessaire). Ou alors Papa seul salaire passe sa semaine sur les routes et, le week-end, il dénoue sa cravate et c'est le sport à la télé, les pieds sur la table basse, cigarettes, whisky et grosses cylindrées. On regarde ces clichés avec amusement et puis on se souvient de soirées diapo, de cravates offertes, de livres aussi. Un jour, on retrouvera un briquet oublié et, en faisant tourner dans nos doigts un bouton de manchette nacré, on se demandera où a bien pu passer le deuxième…
Premier lot en partage, en ce jour de Fête des Pères. Déclinaisons appliquées d'une image de la paternité des années 60 et 70, archétypes premier degré aux attributs qui ne passeraient sans doute plus aujourd'hui la barrière juridique de la publication, reflets supposés de vies projetées. On ne sait pas si Papa drague ou cause, mais il boit et il fume. La technique est son amie, il bricole et les photos de vacances, c'est lui. Papa responsable peut avoir l'autorité un peu austère, à l'image de son bureau aux stylos bien rangés (car il a un bureau bien à lui dans la maison ou l'appartement, où il s'isole pour signer des chèques en tirant sur sa bouffarde quand il n'y convoque pas ses enfants trublions pour une mise au point nécessaire). Ou alors Papa seul salaire passe sa semaine sur les routes et, le week-end, il dénoue sa cravate et c'est le sport à la télé, les pieds sur la table basse, cigarettes, whisky et grosses cylindrées. On regarde ces clichés avec amusement et puis on se souvient de soirées diapo, de cravates offertes, de livres aussi. Un jour, on retrouvera un briquet oublié et, en faisant tourner dans nos doigts un bouton de manchette nacré, on se demandera où a bien pu passer le deuxième…
mercredi 6 janvier 2010
Cartes postales

Il en va des cartes postales comme des cabines téléphoniques : naguère compagnons incontournables du voyage, elles sont aujourd'hui presque introuvables.
Souvenirs — d'avant le nomadisme et la mobilité ubiquitaires — de la petite monnaie à mettre de côté pour les machines à pièces, de la question faussement triviale de savoir sinon où trouver une carte téléphonique (bureau de tabac ? kiosque à journaux ? bureau de poste ?), des appels en PCV dans les cas extrêmes… Et souvenir aussi du plaisir de s'asseoir en terrasse pour écrire tranquillement quelques mots pesés au dos d'une image (volontairement choisie un peu kitsch) que l'on ne postera quelquefois que le jour du départ, faute d'avoir trouvé le timbre ou la boîte aux lettres plus tôt (par précaution, on rajoutait alors quelque chose comme : "Lorsque tu recevras cette carte, je serais sans doute déjà rentré" ou "En espérant que cette carte te parvienne avant mon retour").
Question message, un mél ou un billet sur un blog font désormais sans doute aussi bien (voire mieux si l'on s'en tient à l'efficacité), mais il y a peu de chances qu'ils finissent un jour fixés au frigo par un aimant !
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