samedi 1 septembre 2012

Temps vertical

Bucarest,
1er septembre 2012

Dans le centre du centre, c'est comme si l'espace était horizontal et le temps vertical.
Sans lever le nez, l'horizon rapproché n'offre que succession de bars, de restaurants et de terrasses. mais que le regard monte pour se porter au-delà des parasols Heineken ou Ursus, et c'est une autre histoire, un mélange de corniches en péril, d'encadrements de fenêtres ouverts sur le ciel, d'enseignes orphelines et en bataille, de vestiges disparates et stratifiés d'autres temps.
Et la foule jeune elle-même, qui va et vient dans ces rues en rangs serrés, ressemble à celle que l'on pourrait croiser à Vienne, Prague ou Rome, vêtue des mêmes marques et sûre de la même beauté, alors qu'en montant dans les étages du grand magasin d'habillement situé à deux pas, c'est là encore à un voyage dans le temps que l'on est conviés, au milieu d'articles innombrables et désuets semblant rescapés de l'époque des magasins d'État.


De tous ces immeubles partiellement à l'abandon — et ils sont légion —, nombre de ceux visibles de loin sont couverts de gigantesques toiles publicitaires tendues sur une hauteur de plusieurs étages, façon d'en cacher la misère tout en en tirant profit… Les autres ont parfois l'austérité fonctionnelle et planifiée de leurs façades géométriques, parfois la signature du patchwork pragmatique de leurs aménagements successifs, toujours l'indifférence aux tables rases d'en bas.




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