lundi 12 octobre 2009

Chambres d'hôtel (6)

New Haven, avril 1988

Une chambre d'hôtel, c'est la mémoire évanouie de tous ceux qui nous y ont précédé, ceux qui se sont assis dans le même fauteuil pour lire à la lumière du même abat-jour avant de se coucher dans le même lit. Alors il suffit parfois d'une image dans un coin de la mémoire pour qu'une chambre à bow window dans le Connecticut laisse imaginer qu'on pourrait aussi bien être dans le Nevada, et que presque trente ans plus tôt...


2 commentaires:

  1. Superbe !
    La photographie, la mise en rapport avec celle d'Inge Morath (A. Miller et Marilyn Monroe). On ne sait plus s'il s'agit là d'une contrainte ou un jeu.
    Mais dis-moi la part de préméditation dans tout ça ?

    Un regret quand même, que tu n'aies pas trouvé sur place un substitut occasionnel de M. M. pour rejouer cette scène une nouvelle fois...

    Ta part photographique me fait beaucoup penser, et n'y voit là qu'un compliment, à Friedlander... mais peut-être que les chambres de certains types d'hôtels aux U.S. ne peuvent induire que des photos avec cette atmosphère...?

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  2. Merci Alain.
    Il y a (il y avait ?) indéniablement une esthétique particulière dans les vieux hôtels/motels nord-américains, comme dans tout ce qui tourne autour de la route et du voyage, les diners, les stations-service, la signalétique urbaine, etc. Et toujours la question de la poule et de l'œuf : est-ce parce qu'il s'en dégage une photogénie naturelle que tant de photos en ont été prises, ou est-ce par nos propres projections de toute une imagerie déjà vue qu'on y trouve un surcroît de photogénie ?
    Sinon, pas de prémédiation, plutôt de la "postméditation" (!), rapprochant (consciemment cette fois) la photo de New Haven de celle de Reno en revoyant cette dernière dans le très beau "Magnum cinéma" d'Alain Bergala.

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