jeudi 7 janvier 2010

Chambres d'hôtel (26)

Florence, septembre 2006

Dans "L'image fantôme", Hervé Guibert écrit au chapitre "La chambre" (page 70) : "Une chambre d'hôtel qui n'est pas photographiable (où l'on n'a envie de prendre aucune photo) est déjà une mauvaise chambre. Quand on arrive dans une ville, la première chose est de photographier sa chambre, comme pour marquer son territoire, photographier son reflet dans les miroirs, comme pour marquer son appartenance provisoire, comme pour amortir son prix, comme un premier certificat de présence. Ou alors on occupe la chambre, aussitôt, en y faisant l'amour."
Je ne dirais pas que l'Hotel Lorena où je descends ce jour-là — à deux pas du Soggiorno San Lorenzo où nous allions autrefois, juste de l'autre côté du marché San Lorenzo — offre de mauvaises chambres mais, ce qui est sûr, c'est que je suis seul. La chambre d'angle que j'occupe est organisée un peu en bazar, avec un grand miroir en tête de lit dans lequel se reflète celui plus petit au-dessus de la table de travail et, plus que d'agrandir la pièce, ces jeux de renvois accentuent bizarrement son côté un peu étriqué et soulignent la circulation difficile autour du lit qui occupe presque tout l'espace.
Il n'empêche qu'à peine arrivé, mon premier réflexe aura bien été de "photographier [m]on reflet dans les miroirs"…

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