lundi 5 août 2013

2002

L'arrivée des "nouveaux francs" ne m'avait pas trop perturbé (j'avais 5 ans) et même si, par mimétisme et procuration, j'ai longtemps jonglé entre nouveaux et anciens francs, au moins le rapport de 1 à 100 était-il simple. Avec l'euro, ce sont de nouvelles habitudes qu'il fallut acquérir, et j'ai mis plusieurs années à intégrer les repères nécessaires à l'évaluation directe d'un prix affiché en euros, en essayant de ne pas passer par une conversion en francs (oserais-je avouer qu'il m'arrive encore d'y recourir ?). Le problème de revenir à une jauge en francs — en se raccrochant par exemple à ce que 15 euros, c'est 100 francs à la louche —, c'est qu'on se projette en des temps révolus où un café valait 3 francs et une place de cinéma guère plus d'une dizaine ! Mais ce temps-là s'est arrêté au 1er janvier 2002, et ce qui nous trouble aujourd'hui, ce n'est pas tant qu'un café puisse valoir désormais l'équivalent de 10 ou 15 francs que la confusion d'imaginer qu'on aurait dû débourser cette somme il y a une douzaine d'années. En 2002 donc, adieu les francs — en ai-je seulement gardé quelques-uns en souvenir ? Ce que je sais, c'est que, vestiges oubliés, j'ai encore quelque part une boîte avec de multiples enveloppes contenant chacune un peu de ferraille (voire quelques billets) de l'Europe d'avant l'euro. Passer les frontières était parfois un casse-tête, mais aller à la banque pour changer des francs en drachmes, lires, marks, pesetas, florins ou schillings, c'était déjà le début du voyage…

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