mardi 18 décembre 2012

Notes (9)

"La France de Depardon" passe par Lyon. En traversant l'exposition et ses à-côtés, ce qui frappe le plus c'est que, tout comme pour la fausse carte de géographie qui est à l'entrée, tout est affaire d'échelle. Les mêmes images se déclinent dans le volume original de taille "beau livre", en 10x15 sur des lots de cartes, en catalogue réduit et même en une version minuscule sur papier bible ("La France" dans sa poche…). Et puis bien sûr en (très) grand format pour l'accrochage, et c'est une vision qui balaie toutes les autres. L'an dernier, à la sortie du livre, il pouvait être de bon ton d'émettre des réserves (peut-être aussi parce qu'il y avait un succès "populaire" à la clé). Oui, bon, d'accord, belles images mais so what ? Encore faut-il savoir de quelles images on parle. Les (très) grandes sont somptueuses, et on peut se demander si la fascination qu'elles exercent n'est pas proportionnelle à leur taille, dans la limite d'une échelle 1 qui les ferait se superposer exactement à une réalité que l'on n'aurait sans doute pas vue sans elles.

2 commentaires:

  1. J'exclurais d'emblée l'impression dans la collection Points.2 car il y a une limite à ne pas franchir (format ridicule à partir de négatifs 20x25, impression très médiocre, mise en page sans raccords...).
    Sinon, cette démesure dans les formats présentés (à Perpignan, je n'ai vu que les tirages "régionaux") me fait doucement rigoler... moi et d'autres de plus en plus nombreux.
    Au Mois de la Photo, à Paris, une section s'intitulait "Small is infinite". J'ai pu voir certaines des expositions de cette section, B. Plossu, S. Duroy, S. Moon... et puis un autre photographe qui m'était inconnu, Matt Wilson (pour moi, renversant: http://mattwilsonphotography.com/ ). J'ai pu constater que le format, souvent 10x15, exigeait une grande attention, ce qui permettait une lecture "en-dedans" de la photographie. J'avais constaté la même chose à l'expo Kertész au musée Gropius-Bau à Berlin en 2011 où étaient présentés des "originaux", qui plus est en lumière atténuée ( http://vimeo.com/25906500 ).
    Je crois qu'il ne faut faire une règle de rien mais que chaque photographe, par les formats, introduit un paramètre non négligeable dans la lecture possible de son travail. J'ai personnellement toujours considéré le 24x30 comme maximum.
    Dans le cas de Depardon, il s'agit d'opérations commerciales tous azimuts, hélas...
    Il me semble que ce sujet a déjà été évoqué ;-) mais toujours pas de certitudes.

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    Réponses
    1. Pas de règle générale.
      Paradoxalement, c'est sans doute le petit format qui s'accommode le mieux de l'immensité d'un "Jardin de poussière" mais, pour moi qui n'avait pas encore vu les grands formats de "La France" et de ses scènes beaucoup plus "micro", je trouve que cela fonctionne très bien.
      Idem pour certains HCB, même si je t'accorde que, à l'inverse, la démesure du format est parfois un cache-misère photographique…
      PS : merci pour les liens.

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