mardi 4 décembre 2012

Notes (8)

Pension Ani Falstaff,
Vienne (Autriche), 2 décembre 2012

La ville semblait ne jamais devoir changer. Les rues avaient gardé un côté années soixante-dix, un peu "Est", à peine troublé par quelques signes de modernité. Le logo d'un McDonald's aperçu au loin renouvelait discrètement, dans son rouge et jaune universel, les enseignes "Tabak Trafik" qui, désuètes, fleurissaient encore un peu partout. Le soir venu, les quelques trams modernes avaient la discrétion de leurs tons éteints et se faisaient oublier entre les voitures anciennes, grinçantes et haut perchées, qui rajoutaient aux avenues désertes leurs touches vives de couleur. Lorsque la nuit tombait — et elle tombait tôt en ce début d'hiver —, le silence s'éclairait parfois des néons de vitrines d'un autre temps exposant à la parade, au coin coupé d'immeubles cossus, des écharpes, des pipes, des chopes, des cannes ou des chapeaux. Sans doute dans le centre du centre les choses étaient-elles un peu différentes, le tourbillon d'une foule ressemblant à toute autre répondant à la profusion des boutiques attendues aujourd'hui un peu partout, mais juste à côté, à quelques pas à peine, c'était une impression différente, une sorte de calme intemporel, robuste et bien assis. Il y avait, jusque dans le coton du ciel bas annonçant la neige, comme un écho assourdi du temps qui passe.

2 commentaires:

  1. J'ai cru deviner le fantôme de Stefan Zweig qui en descendant du tram, s'engonçait dans son manteau pour se protéger du froid...

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