jeudi 27 octobre 2011

Leaving Rochester

 Clear Lake (IA), 26 octobre 2011

Interstate 35 South (IA), 26 octobre 2011

Rochester (Minnesota) doit sa prospérité à deux activités principales : d'une part son centre d'études IBM (la world company qu'il est inutile de présenter) et d'autre part — il faudrait même dire surtout — sa Mayo Clinic, un complexe hospitalo-universitaire fondé par deux frères qui, parmi les premiers, comprirent l'importance des dossiers médicaux personnalisés et de l'accès à de grandes bases de données pour le diagnostic, le traitement et le suivi des patients ; deux bonnes raisons pour l'Université du Minnesota de créer sur place une extension de son site de Minneapolis.
Des ingénieurs, des médecins, du personnel académique et quelques étudiants, voilà donc le vivier du public de ma conférence de mardi soir. Mais, autant la veille j'étais presque "comme à la maison" dans l'Université-mère de Minneapolis, autant dans cette ville inconnue, invité par quelqu'un que je n'avais jamais rencontré, je comprends assez vite que, toute "Mayo" que soit la clinique, la mayonnaise sera plus difficile à faire prendre... Après des années d'expérience, c'est quelque chose que l'on mesure instinctivement et que l'on évalue à des petits riens. Ainsi, l'amphi est de belle facture mais un peu grand pour la quarantaine de personnes présentes et, selon le principe immuable d'auto-organisation à maximum d'entropie qui prévaut lorsque les gens ne se connaissent pas ou sont peu enclins à l'interaction, la distribution des auditeurs dans la salle se thermalise rapidement en une équipartition silencieuse, chacun gardant avec chacun une distance de plusieurs sièges (et avec "chacune" un éloignement variable car il n'y a qu'une femme présente dans l'assistance !).  On pourrait aussi rajouter que, si l'annonce précisait à juste titre le sujet de l'exposé, elle mentionnait également "free pizza and soft drinks", raison pouvant sembler suffisante à certains pour venir...
Avant même que l'exposé ne commence, balayer du regard l'assistance soulève son lot de supputations. On évalue le poids relatif des chemises à carreaux et des cravates, des lunettes et des crânes dégarnis, des smartphones et des papiers-crayons. Puis très rapidement, lorsqu'on commence à parler, on repère des degrés d'attention divers entre approbation, scepticisme et indifférence, hochements de tête contre bras croisés et yeux baissés. Ainsi, on commence peu à peu à parler plutôt à destination de certains et deux stratégies peuvent se mettre en place : contenter les convaincus ou convaincre les dubitatifs. Le type en pull bleu semble assez sincèrement acquis, alors je me fais un devoir de dissiper les doutes que semble avoir "Monsieur-bras-croisés-sourcils-froncés" et, à trop essayer d'expliquer les mêmes choses de plusieurs façons, je prends du retard. Conclusion à l'arrache pour tenir quand même dans les temps, applaudissements polis, questions de convenance. C'est bien sûr le type en pull bleu qui vient me voir pour des compléments d'information.
Dispersion, demain sera un autre jour...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire