samedi 20 juillet 2013
1985
Photographies sous vitrine à l'entrée d'un cinéma, illustrations dans un livre ou un magazine, affiche que l'on punaise à son mur… les images d'un film, immatérielles et fugitives sur l'écran d'une salle de projection ou d'un téléviseur, peuvent se fixer de bien des façons, Lorsque je repense à Stranger than Paradise, c'est d'abord son affiche en noir et blanc que je vois, Eszter Balint qui nous regarde derrière ses lunettes noires, le pull jacquard de Richard Edson, le profil au couteau de John Lurie, la désinvolture de leurs chapeaux portés en arrière. C'est l'affiche d'un film, mais ce pourrait tout autant être une de ces pochettes de disque qui, en une composition, nous raconte une histoire : tantôt le déroulé d'un road-movie que l'on cristallise en une image unique, tantôt une photo isolée qui ouvre sur la perspective d'une histoire purement potentielle. Ainsi aussi des titres, ceux des livres comme ceux des journaux. En ce milieu des années 80, c'est la sortie du film de Jim Jarmusch, mais ce sont aussi d'autres "paradis" à la une, Sollers qui prépare la suite de son livre éponyme, une Vanessa qui commence à faire parler d'elle, la terre qui tremble à Valparaiso, le "Val Paradis". Un mot comme dénominateur commun, un grand écart pour les réalités qu'il recouvre. Une accroche, avant de passer à autre chose.
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