vendredi 12 juillet 2013
1974
Ce qui frappe dans "1974, une partie de campagne", le film de Raymond Depardon, c'est l'incroyable mélange d'amateurisme et de naïveté dans lequel baignait alors la politique. On y voit des cellules de réflexion réduites à leur plus simple expression (quelques ministres et c'est tout, ni bataillons de conseillers ni attachées de tout et n'importe quoi), on y assiste à des remue-méninges au premier degré ("— Où faire mes derniers meetings pour toucher les ouvriers ? — Vous pourriez aller à Montceaux-les-Mines… Ah oui, bonne idée, c'est un nom qui devrait envoyer le bon message à la télé !"), on n'y croise pas de "communicants" ou si peu, on découvre un candidat Ministre des Finances attendant, seul dans son bureau, que sonne le gros téléphone posé face à lui pour une estimation des premiers résultats transmise par son collègue de l'Intérieur, on le suit dans une traversée de Paris en voiture, sans chauffeur ni garde rapprochée… Et cette candeur, cette simplicité malgré elle, participaient elles aussi de la "parenthèse enchantée" de ces années-là, brève période de basculement entre les silences et les secrets d'avant et l'affichage publicitaire et fabriqué d'après.
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