Un jour, il y a déjà longtemps de cela — c'était au tout début des années 2000 —, je suis arrivé par hasard à Celebration, Floride. L'impression était d'autant plus forte que je n'avais aucune idée de l'existence de cette ville privée, créée de toute pièce par Disney à deux pas de ses parcs d'attraction d'Orlando. Celebration ? Des maisons de décor archétypiques d'une Amérique WASP et middle-class, des gazons impeccables, des rues et des trottoirs sans le moindre papier, sans le moindre mégot, l'impression d'entrer dans le Truman Show. Et partout le silence, pas celui, apaisant, d'une retraite loin du monde mais celui, plus inquiétant, que l'on sent confusément sourdre du souci de ne pas troubler d'un souffle la tranquillité de ses voisins. Seul îlot de vie en ce dimanche matin (où était l'église ?), un petit marché d'artisanat, visiblement vitrine des loisirs créatifs de la communauté. Aquarelles, bijoux, odeur de cannelle, café en fontaine, sourires irréels sous un soleil que l'on croirait ici lui aussi d'artifice. Une idée de ville à la sécurité programmée (co-optation, circulation piétonne, trottinettes en libre-service, caméras, bracelets GPS pour les enfants, pas de "vrais" commerces). Une idée du bonheur ?
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