mercredi 31 juillet 2013
1997
Les "plaisirs minuscules" de Philippe Delerm ne font pas l'unanimité. Le public réserve à sa Première gorgée de bière un accueil enthousiaste, mais les critiques font la moue. Peut-être est-ce plutôt l'auteur qui ne fait pas l'unanimité ? Ou son succès ? Voilà un prof de Français, enseignant dans un collège de province, qui (loin pourtant d'en être à son premier livre) se met à écrire sur des choses ordinaires, des choses et des sentiments qui parlent à tout le monde et que tout le monde s'approprie comme naturellement… ce ne peut donc être de la littérature, c'est l'application d'une recette facile, presque un devoir de rentrée scolaire ("Racontez un souvenir de vacances, une page maximum") ! Question projet et déclinaisons, la simplicité et l'universel d'un sujet ont pourtant déjà été plusieurs fois encensés — que ce soit pour les Mythologies de Barthes, Le parti pris des choses de Ponge, Je me souviens de Perec ou le minimalisme du nouveau Nouveau Roman chez Minuit — mais, là, ce n'est pas pareil, le succès n'a pas été au rendez-vous de la même manière, il n'y a pas eu prix ou distinction montrant la voie par ceux qui savent, seulement un bouche-à-oreille (souvent de libraire à lecteur) entachant l'ouvrage de l'aura douteuse d'une étiquette "seulement" grand public. Delerm, ce n'est pourtant pas du marketing, ce n'est ni Lévy, ni Musso ou consorts… Corollaire du "paradoxe du Guide du Routard" : si tout le monde y va, s'en méfier ! 1997, c'est aussi l'année de la sortie du premier volume d'Harry Potter.
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Il manque peut-être une dimension un peu dramatique à ton Delerm...
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