Pourquoi une image plutôt qu'une autre ? Quel ressort à l'œuvre qui, comme une rivière que l'on traverserait de pierre en pierre, dessinerait un semblant d'ordre dans une logique faite de proximité, de voisinage, d'associations ? De rappels et de mémoire ?
Lundi. Aller-retour rapide à Paris pour une réunion d'après-midi. En sortant, le Pont des Arts croule sous les touristes, lumière avantageuse sur les cadenas des amoureux, rituels des dédicaces, des installations, couples se photographiant, s'embrassant, se photographiant en train de s'embrasser. Une grappe d'américaines en robes bleues et roses, silhouettes légèrement penchées en arrière, photographient la Seine dans un même élan parallèle et smartphonique. Juste à côté, ce sont des jeunes filles voilées, sans doute des iraniennes, se faisant immortaliser à tour de rôle en arborant bien en évidence les sacs chics de leurs emplettes. Je remonte jusqu'à la station Châtelet en longeant la Samaritaine. L'été est là, lunettes noires et tenues légères mais, ce qui frappe le plus, ce sont les téléphones omniprésents, tenus à bout de bras, brandis, collés à l'oreille, vantés sur les affiches. Une image au vol, ce sera celle du jour.
Mardi. Holy Motors avec ma fille : retour inattendu à la Samaritaine, images aussi des lettres géantes sur le toit rappelant The Million Dollar Hotel. Relecture des photos d'hier sur le Pont des Arts, va pour la robe jaune aux motifs de crochets éclatés.
Mercredi. Envie de couleur, mais aussi de silence. Je ressors des photos de Saragosse. En rentrant en fin d'après-midi, je trouve ma fille en train de revoir The Million Dollar Hotel. Je regarde la fin avec elle et je repense à d'autres hôtels aux Etats-Unis, parfois traversés, aimantant toujours le regard par la magie de leurs inscriptions démesurées.
Jeudi. Retrouvé la photo que je cherchais, avec au fond de l'image ce grand hôtel comme un paquebot, mais c'est un tirage papier qu'il faut scanner. Je la regarde comme s'il s'agissait d'un autre temps. Rien ne semble plus pareil aujourd'hui, petit pincement en se disant qu'il y a des photos qui ne pourront plus jamais être refaites. Holy Motors encore avec Piccoli disant, classiquement, que la beauté est dans l'œil de celui qui regarde, mais ajoutant : "Et si plus personne ne regarde ?".
Vendredi. Zapping dans les argentiques en attente, je retiens la soubrette de Vienne et son doigt coupé. Pour beaucoup de raisons finalement, mais pas la peine de toujours vouloir tout expliciter.
Samedi. Rien.
Lundi. Aller-retour rapide à Paris pour une réunion d'après-midi. En sortant, le Pont des Arts croule sous les touristes, lumière avantageuse sur les cadenas des amoureux, rituels des dédicaces, des installations, couples se photographiant, s'embrassant, se photographiant en train de s'embrasser. Une grappe d'américaines en robes bleues et roses, silhouettes légèrement penchées en arrière, photographient la Seine dans un même élan parallèle et smartphonique. Juste à côté, ce sont des jeunes filles voilées, sans doute des iraniennes, se faisant immortaliser à tour de rôle en arborant bien en évidence les sacs chics de leurs emplettes. Je remonte jusqu'à la station Châtelet en longeant la Samaritaine. L'été est là, lunettes noires et tenues légères mais, ce qui frappe le plus, ce sont les téléphones omniprésents, tenus à bout de bras, brandis, collés à l'oreille, vantés sur les affiches. Une image au vol, ce sera celle du jour.
Mardi. Holy Motors avec ma fille : retour inattendu à la Samaritaine, images aussi des lettres géantes sur le toit rappelant The Million Dollar Hotel. Relecture des photos d'hier sur le Pont des Arts, va pour la robe jaune aux motifs de crochets éclatés.
Mercredi. Envie de couleur, mais aussi de silence. Je ressors des photos de Saragosse. En rentrant en fin d'après-midi, je trouve ma fille en train de revoir The Million Dollar Hotel. Je regarde la fin avec elle et je repense à d'autres hôtels aux Etats-Unis, parfois traversés, aimantant toujours le regard par la magie de leurs inscriptions démesurées.
Jeudi. Retrouvé la photo que je cherchais, avec au fond de l'image ce grand hôtel comme un paquebot, mais c'est un tirage papier qu'il faut scanner. Je la regarde comme s'il s'agissait d'un autre temps. Rien ne semble plus pareil aujourd'hui, petit pincement en se disant qu'il y a des photos qui ne pourront plus jamais être refaites. Holy Motors encore avec Piccoli disant, classiquement, que la beauté est dans l'œil de celui qui regarde, mais ajoutant : "Et si plus personne ne regarde ?".
Vendredi. Zapping dans les argentiques en attente, je retiens la soubrette de Vienne et son doigt coupé. Pour beaucoup de raisons finalement, mais pas la peine de toujours vouloir tout expliciter.
Samedi. Rien.
Oui mais qui regarde ? ou encore qui cherche à regarder quoi ? Regarde-t-on ce qui est ou cherchons nous déjà ce que nous souhaitons voir, quitte à le trouver même quand ça n'y est pas ?
RépondreSupprimerMais nous sommes là à regarder et il est passionnant de voir comme une image recevra 4 commentaires ( "Pont Des Arts" ) tandis que notre oeil s'est agrandi en découvrant une "presque anonyme restée silencieuse" : Amtrak (ohhh !).
On regarde souvent sans dire rien, mais nourri d'une sensation, d'une émotion. Avec un peu de chance celles-ci sont proches des tiennes; les paires d'yeux sont donc bien présentes.
Sylvie
Merci Sylvie, en particulier pour "Amtrak"...
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