Le plan fixe s’ouvrirait en silence sur l’herbe seule, peut-être juste un peu de vent et l’écho très étouffé de bribes de conversations lointaines. On entendrait ensuite un crissement allant croissant, que l’on associerait sans peine à l’approche d’une voiture sur une allée de gravillons, et le nez d’une limousine luxueuse entrerait dans le champ pour s’y arrêter aussitôt. Quelques secondes passeraient avant que le moteur n’en soit coupé et qu’une première portière, puis une deuxième, ne soient ouvertes et refermées tour à tour dans un claquement feutré. Le rire léger que l’on entendrait alors serait celui d’une femme dont on devrait se contenter de deviner la grande beauté et dont les pas pointus doubleraient ceux, plus lourds, d’un homme à ses côtés. Le gravillon crisserait encore, quoique différemment, et tout retournerait lentement au silence et à l’immobilité.
dimanche 21 novembre 2010
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Ce n'est pas la même série, mais ce texte me ramena aussitôt à celui de New-York ( http://glob-o-blog.blogspot.com/2010/10/new-york-7.html ), comme un contrepoint : dans le premier, ta réflexion sur l'impossibilité de te remémorer les sons réels alentours tandis que tu photographies; dans le second, la photographie d'une scène dépouillée te permet d'ajouter tous les sons de l'histoire possible.
RépondreSupprimerFaiseur de sons alors ? ;)
Superbe lumière, chaude mais pas écrasante sur cette voiture.