Trieste,
septembre 1996
Quiproquo, malentendu, problème de fax, qu'importe ? Le résultat net, c'est que la réservation attendue n'est pas au rendez-vous.
Pour venir de la gare à cette pension qui ne veut rien savoir, on a traversé la ville une première fois, surpris de trouver des rues en pente alors que d'après le plan on aurait cru que... mais que peut-on savoir d'une ville en en lisant le plan chez soi ? Les rues elles-mêmes, étroites, grises et bruyantes, ne correspondaient pas tout à fait à l'idée qu'on se faisait de Trieste, mais on n'avait pas trop l'esprit à mieux chercher. Et maintenant on parcourt la ville une deuxième fois, avec les néons des hôtels en ligne de mire et pour seule priorité de trouver une chambre. Celle enfin dénichée à l'Hotel Centrale pourrait accueillir toute une famille mais c'est la seule qui soit libre, alors on la prend.
Le sac posé, on repart les mains dans les poches et, étrangement, l'air auquel on n'avait pas prêté attention jusqu'alors devient marin dès que l'on ressort. Des cafés patinés apparaissent comme par enchantement au coin des rues, avec ce je ne sais quoi de nostalgique qui s'accorde si bien de la beauté des filles qui passent. Pas de doute, la troisième exploration sera la bonne.
lundi 4 octobre 2010
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Cette série est sans aucun doute celle à laquelle je suis le plus attaché.
RépondreSupprimerLes raisons, celles que je pense pouvoir plus ou moins bien formuler, sont multiples, sans que s'établissent entre elles une quelconque hiérarchie.
D'abord, évidemment, lorsque l'on voyage un peu, même si l'on ne va pas au bout du monde à chaque fois, parce que soi-même on pratique l'exercice - c'est peut-être d'ailleurs cet exercice qui par la suite nous fera nous souvenir avec précision, et la chambre (43) en est un bel exemple.
Ensuite, c'est l'ensemble qui me semble le mieux convenir à l'association photographie/texte. Il n'y a pas de redondance et aucune des parties ne prévaut sur l'autre.
J'aime aussi la simplicité formelle de la photographie qui en l'occasion doit se plier au lieu et le fait qu'il ne soit pas nécessaire que le texte en fasse des tonnes - les situations ne s'y prêtent d'ailleurs pas souvent !
Il y a encore le fait qu'en proposant ce genre de "chose" on doive se jeter à l'eau, personnellement et que l'on ne peut pas s'en sortir si l'on tergiverse par des "formules", même brillamment.
Il y en aurait sûrement d'autres qui me (re)viendront plus tard...
Sinon, pour parler de cette photo, de cette chambre-là, il s'agit de Trieste où je passais un matin, sur la route de ce qui constituait la Yougoslavie d'alors - Trieste et après... l'aventure ! - parce la lumière est belle, entre ombre et lumière méditerranéennes dans l'automne arrivant. Même si l'on ne perçoit pas tout, on sent les corps relâchés, au repos, rien ne presse tout va bien.
Ce serait l'occasion opportune de relire "Le stade de Wimbledon" de Daniele Del Giudice, de revoir le film éponyme si beau de M. Amalric que l'on peut difficilement oublier pour peu que l'on soit sensible à ce genre de propos.
Si l'endroit ne correspondait pas à l'idée que tu t'en faisais, je peux te dire que ce que tu nous en montres et dis correspond parfaitement à mon souvenir, ou du moins à l'idée de mon souvenir...
On corrigera bien sûr "... s'établisse...". Sorry !
RépondreSupprimerMerci Alain et oui, Daniele Del Giudice... Relire "Le stade de Wimbledon" (Trieste, Bazlen et les "livres qui auraient pu être écrits"...) et aussi aller voir ce qu'il en est de "Horizon mobile" sorti au printemps, toujours pas lu mais dont ton commentaire me rappelle l'existence !
RépondreSupprimerJe n'aurais pas su mieux dire qu'alain les raisons pour lesquelles cette série me plaît particulièrement. Entièrement d'accord avec lui. Et je trouve que c'est sur cette série que tu t'exprime le mieux, et par l'image, et par le texte. J'y trouve dans les deux, à chaque fois, une pointe de mélancolie (juste une pointe), voulue ou non, qui m'est fort agréable..
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