On était venu le chercher à l'aéroport. Il ne connaissait celui qui l'attendait que professionnellement et ne savait rien de sa vie mais, lorsqu'il l'aperçut et vit qu'il était seul, il se surpris à penser qu'une présence féminine à ses côtés aurait été la bienvenue (en vol, le mélange alcool-altitude le rendait sentimental, il lui arrivait de verser une larme devant des films qui, à terre, l'auraient laissé de marbre). La sortie fut interminable. Pour atteindre le parking, il fallut contourner par des allées de bois le trou béant des travaux mettant l'aérogare sens dessus dessous et, pour quitter vraiment les lieux, il fallut encore composer avec un embouteillage qui n'en finissait pas. Lorsqu'ils se trouvèrent enfin engagés sur une autoroute à la circulation fluide, l'échange des banalités attendues s'était tari et la radio alternait ses chansons et ses publicités, répétant avec une obstination enjouée des numéros de téléphone gratuits à appeler pour faire, à n'en pas douter, de très bonnes affaires. Alors même qu'à peine arrivé, il pensait déjà au retour, il éprouva le besoin paradoxal d'arrêter le temps par une photo. Il hésita à sortir son appareil mais, lorsqu'il le fit — tout comme après qu'il eût déclenché —, il n'eut droit à aucune remarque. Il en fut quelque part un peu déçu.
dimanche 19 septembre 2010
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