Dans "La salle de bain", Jean-Philippe Toussaint écrit au paragraphe 33) : "Il y a deux manières de regarder tomber la pluie, chez soi, derrière une vitre. La première est de maintenir son regard fixé sur un point quelconque de l'espace et de voir la succession de pluie à l'endroit choisi ; cette manière, reposante pour l'esprit, ne donne aucune idée de la finalité du mouvement. La deuxième, qui exige de la vue davantage de souplesse, consiste à suivre des yeux la chute d'une seule goutte à la fois, depuis son intrusion dans le champ de vision jusqu'à la dispersion de son eau sur le sol. Ainsi est-il possible de se représenter que le mouvement, aussi fulgurant soit-il en apparence, tend essentiellement vers l'immobilité, et qu'en conséquence, aussi lent peut-il parfois sembler, entraîne continûment les corps vers la mort, qui est immobilité. Olé."
Ce qui, pour le physicien, marque toute la différence entre les descriptions eulérienne et lagrangienne, qui sont deux façons complémentaires de rendre compte d'une seule et même réalité. Olé.
Tu n'as pas une petite vidéo pour illustrer ton propos? ;)
RépondreSupprimerLa salle de bain fait partie de mes livres préférés...
En matière de cinéma, il y a trois façons de suivre un mouvement.La première , c'est le plan fixe, l'objet en mouvement traverse le champ.C'est le premier cas décrit par Toussaint et si j'ai bien compris, la théorie d'Euler.La deuxième c'est le panoramique où le pied de la caméra est fixe mais celle-ci pivote et peut suivre le mouvement dans la possibilité du champ offert.Cela s'apparente au second cas de Toussaint.Et la troisième , c'est le travelling, où toute la caméra est embarquée et peut suivre le mouvement de l'objet jusqu'à tendre vers une impression d'immobilité( dans les cas extrêmes).Et là; toujours SI j'ai bien compris, c'est la théorie de Lagrange.
RépondreSupprimerOlé.
c'est beau comme du Depardon en errance!
RépondreSupprimerExcellent, ce texte sur la chute de la pluie et le commentaire de Françoise, je crois que je comprends, olé! Je ne connaissais à vrai dire ni l'un, ni les autres (sauf Depardon :-)
RépondreSupprimerL'immensité de l'errance...