mercredi 27 janvier 2010

Photos que l'on aurait pu prendre (10)

Villard de Lans, septembre 2003

Des plateaux de verres en écho d'une autre réception et d'une photo que j'aurais aimé prendre. C'était au Palais de la Découverte en juin 2001 : en attendant que la grande salle se remplisse et que les officiels officient, les serveurs avaient un moment de répit et c'est ainsi que, dans une salle attenante vaste et vide si ce n'est quelques expériences de physique amusante, on pouvait avoir la vision fugitive d'un groupe en pantalons noirs et vestes blanches, tous penchés en ordre serré sur un mécanisme qu'ils jouaient le plus sérieusement du monde à faire fonctionner. Une image toute simple dont je ne sais pourquoi je ne l'ai jamais oubliée…

3 commentaires:

  1. "Donc ce texte n'aura pas d'illustration, qu'une amorce de pellicule vierge. Et le texte n'aurait pas été si l'image avait été prise. L'image serait là devant moi, probablement encadrée, parfaite et fausse, irréelle, plus encore qu'une photo de jeunesse: la preuve, le délit d'une pratique presque diabolique. Plus qu'un tour de passe-passe ou de prestidigitation: une machine à arrêter le temps. Car ce texte est le desespoir de l'image, et pire qu'une image floue ou voilée: une image fantôme".
    Hervé Guibert ( L'image fantôme)

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  2. Merci Flo pour cette référence à Hervé Guibert et à son "Image fantôme" qui est souvent en arrière-plan des billets de ce blog ! Question "photos virtuelles", j'ai récemment entendu une histoire dont je voulais parler à l'occasion d'un billet, mais finalement ta citation m'incite à la placer ici. Vers la fin des années 70, le fils de Marguerite Duras trouve dans le grenier familial tout un lot de photos de sa mère du temps de sa jeunesse. Il en parle avec elle et, avec son accord, propose à un éditeur d'en faire un livre. Celui-ci dit que ce qui serait formidable, ce serait que MD écrive un texte pour ce livre. Elle s'y attelle et pond une centaine de pages, mais en partant d'une "photo manquante", imaginaire ("Sur le bac, à coté du car, il y a une grande limousine noire avec un chauffeur en livrée de coton blanc."), qu'elle rajoute à celles bien réelles du grenier. L'éditeur se désintéresse finalement du projet et Jérôme Lindon, qui a eu connaissance du texte, décide le publier, mais sans les photos. Ce sera "L'Amant", avec cette trajectoire étonnante qui fait partir de vraies photos pour les faire ensuite disparaître, ne restant que le fantôme de l'image manquante imaginaire qui a servi de déclencheur… Joli, non ?

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  3. une histoire méconnue, magnifique

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