Argentine, août 2013
La maison est silencieuse. En tendant l'oreille, on perçoit le ronronnement du frigo et, cadencé à la seconde, un tic-tac d'horloge 2014 qui ressemble étonnamment à celui de 2013. Celles qui sont encore ici dorment, Z. sans doute aussi mais ailleurs et M., repartie il y a quelques jours, est de nouveau "une femme en Afrique". Hier, j'ai revu "Empty quarter", relu ce matin "Les fiancées de Saïgon". On est quelque part mais on parle toujours d'autre chose. Revoyant le film, je me revoyais en même temps le découvrir à sa sortie, il y a presque trente ans, et les images qui s'y rajoutent aujourd'hui mélangent ce temps arrêté et des bribes d'autres présents plus tard, fugitifs, évanescents. J'avais le souvenir de l'allure très années 80 de Françoise Prenant, la bretelle tombante de ses robes légères, le foulard qu'elle nouait parfois dans ses cheveux à la Rosette des films de Rohmer, et un plan arrêté me renvoie à un visage saisi l'été dernier, au vol d'une photo de rue. La comparaison s'arrête bien vite mais les fils qu'elle noue sont là, la vie qui nous fait fixer des images et les images qui nous renvoient à la vie, la même ou d'autres. Noël est déjà loin, il y aura des photographies — "dans l'album blanc" ou ailleurs —, plus tard des voyages, et des images nouvelles en garderont des traces comme elles nous parleront d'autre chose.
"On est quelque part mais on parle toujours d'autre chose."... Bonne année Patrick dans ce mélange si particulier du nouvel an entre absences et présences...
RépondreSupprimerMerci Brigitte. Bonne année (et bon Rohmer) à toi aussi !
SupprimerOublié de dire que j'ai au programme aujourd'hui un Rohmer encore , avec Rosette justement ...
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