Pune (Inde), 29 novembre 2013
On m'avait parlé de trois heures pour faire le trajet de Pune à Bombay, il en faudra presque deux pour juste sortir de la ville, enchaînant les déviations permanentes et les avenues en construction qui éventrent le centre, contournant des piles d'autoroutes à venir qui un jour délesteront la chaussée actuelle en la doublant en surplomb — à supposer que la circulation n'ait pas explosé en proportion d'ici là — mais avec lesquelles il faut pour l'instant composer au ralenti, se frayant un chemin en force entre nids de poules, ralentisseurs dissuasifs et un trafic incessant qui a l'air de s'inventer à chaque instant. Plus tard, bien plus tard, il fera nuit en entrant dans Bombay. De dense, la circulation redeviendra compacte et le trafic se figera de nouveau, la progression se gagnant au millimètre et à l'intimidation. Enchâssés entre les deux rubans d'asphalte à trois voies où le trafic s'asphyxie, on longera longtemps deux murets dérisoires de béton dont les cinquante centimètres qui les séparent sont parcourus d'une végétation sèche et famélique, terrain de jeux pour une grappe de gamins qui y tuent le temps en se chamaillant. Quatre ans peut-être, cinq au plus.
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